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"Des valeurs à l'opposé": une créatrice lyonnaise accuse Shein de plagiat pour son best-seller

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La créatrice lyonnaise Pauline Moisson estime que le géant chinois de la fast-fashion, Shein, lui a volé le design de sa pièce phare. Un plagiat qui est dénoncé par de nombreux créateurs alors que l'examen de la loi anti-fast fashion arrive au Sénat.

La colère d'une créatrice lyonnaise. Pauline Moisson, derrière la marque Ambitieuse Upcycling, accuse la marque de fast-fashion Shein de plagiat pour un modèle de chemise transformée.

La pièce est une chemise ouverte dans le dos et nouée d'un ruban pour en faire une blouse d'été. Cette création originale s'est retrouvée, ces dernières semaines, sur le site du géant chinois.

"Je suis tombée sur une photo de la blouse que l'on fait, j'ai même pensé que c'était une photo prise il y a plus d'un an. Puis j'ai compris. Le nœud n'était pas très bien fait donc je me suis dit que ce n'était pas possible que ce soit la nôtre."

Une copie vendue à un prix largement inférieur

Vendue 65 euros en boutique, la pièce passe à moins de 15 euros pour la copie sur le site de fast-fashion. Face à cette concurrence disproportionnée, la créatrice lyonnaise souhaite sensibiliser les consommateurs.

"J'étais en colère parce que c'est notre best-seller, notre pièce qui marche le mieux depuis un an et demi, on en a vendu plus de mille", témoigne Pauline Moisson. Elle ajoute: "Chez eux, c'est de la main-d'œuvre qui est sous-payée voire exploitée, nous on essaye de se battre pour du made in France fait dans un atelier d'insertion."

Pour la créatrice, les valeurs sont ainsi "à l'opposé" alors que "les pièces sont les mêmes". "C'est ça qui est très frustrant", poursuit-elle. Cette frustration est par ailleurs partagée par de nombreux créateurs, que ce soit du côté des indépendants ou de grandes enseignes.

Une proposition de loi prochainement examinée

Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent pour dénoncer des plagiats récurrents. À contre-cœur, la Lyonnaise a, néanmoins, décidé de ne pas porter l'affaire en justice.

"C'est déjà arrivé à d'autres créatrices et ça ne donne pas grand chose, à part dépenser beaucoup d'argent", souffle-t-elle. "Ils pourront en copier encore d'autres et ils vont le faire, c'est un peu leur business model."

Pour endiguer cette mode, une proposition de loi sur l'impact environnemental de l'industrie de la mode, avec notamment la fast-fashion dans le viseur, est examinée à partir de ce lundi 2 juin au Sénat.

avec Arthus Vaillant