Corps démembré à Saint Priest: une nouvelle expertise psychiatrique estime le suspect irresponsable pénalement

Le principal suspect du meurtre de Mohamed, le jeune homme de 17 ans dont le corps démembré a été retrouvé dans les canalisations d'un immeuble de Saint Priest (métropole de Lyon), en janvier dernier, a été estimé comme irresponsable pénalement par une nouvelle expertise psychiatrique, appris BFM Lyon, lundi 17 mars.
Cette troisième expertise conclut à une abolition du discernement de l'homme mis en examen dans cette affaire, ce qui le rendrait irresponsable pénalement et éloigne la perspective d'un procès aux assises.
Le psychiatre estime que le suspect souffre d'un trouble neurologique qui l'empêche de discerner la réalité et donc de comprendre ce qu'il était en train de faire au moment des faits.
Un procès aux assises incertain
Deux expertises précédentes concluaient, elles, à une altération du discernement, sans abolition. Une nouvelle contre-expertise a été ordonnée et doit être menée d'ici l'été par un collège d'experts. En fonction de la décision rendue, le juge d'instruction pourrait décider de la tenue ou non d'un procès devant les assises dans cette affaire.
"En fonction de ces nouvelles conclusions, le juge d'instruction peut soit considéré qu'il faut un procès et qu'il y aura un renvoi devant la cour d'assises de manière classique, soit estimer qu'on est plutôt dans un cas ou il pourrait y avoir une abolition du discernement et à ce moment-là, saisir la chambre de l'instruction et donc on n'est pas dans le cadre d'un procès classique devant la cour d'assises mais sur une audience qui peut déboucher sur une décision d'irresponsabilité pénale", explique à BFM Lyon Maître Julien Durand, avocat de la famille de la victime.
Ce dernier estime, toutefois, que "des éléments dans ce dossier semblent indiquer qu’on a une personne qui a une certaine conscience des choses".
Douloureux pour la famille
L'incertitude sur la situation et le procès est, en tout cas, compliquée à vivre pour la famille de la victime. "La famille a envie de savoir ce qu'il s'est passé. Il y a un certain nombre d'éléments qui ont été portés à leur connaissance qui sont extrêmement douloureux. Je leur ai dit qu'il y aura certaines choses, certaines questions qui resteraient en suspens, mais ils ont envie le plus possible de s'approcher de la vérité", soutient Me Julien Durand.
Le 17 janvier dernier, des restes humains avaient été retrouvés dans une canalisation d'un immeuble de Saint-Priest. Ils avaient par la suite été identifiés comme ceux de Mohamed, un jeune homme résidant à Lyon, qui avait disparu quelques jours plus tôt alors qu'il se rendait à son lieu de travail à Corbas.
Un homme de 28 ans avait été interpellé au lendemain de la découverte du corps. Son casier judiciaire "ne porte mention d'aucune condamnation", et il est "suivi pour des troubles psychiatriques depuis plusieurs années", avait indiqué le parquet de Lyon. Le suspect avait contesté les faits lors de sa garde à vue, tenant des propos incohérents. Il avait finalement été mis en examen et écroué le 21 janvier dernier.