Charly: de nouveaux vitraux en fabrication dans un atelier lyonnais après le retrait de ceux du père Ribes

Le 11 janvier dernier, la ville de Charly prenait la décision de retirer les vitraux de Louis Ribes, reconnu coupable de pédophilie par l'Église, de son église. Après la dépose des anciens vitraux de l’église Notre-Dame, de nouveaux sont en cours de création. Et cela se passe dans un atelier de vitraux dans le Vieux Lyon.

En janvier dernier, la ville de Charly (Rhône) prenait la décision de retirer les vitraux du père Louis Ribes, mort en 1994, de l'église Notre-Dame. Il y a deux ans, ce prêtre surnommé le "Picasso des églises", a été reconnu coupable par le diocèse de Lyon de viols et agressions sexuelles sur 49 victimes, toutes mineures au moment des faits entre 1950 et 1990.

Les victimes avaient demandé que les vitraux, vieux de près d’un demi-siècle, soient retirés. Leur dépose a commencé il y a quelques jours. Il faut désormais les remplacer, de nouveaux vitraux sont en cours de création dans un atelier du vieux Lyon.

Une création réalisée avec des techniques traditionnelles

De nouvelles couleurs, des verres plus transparents et une seule icône désormais: celle de l’esprit Saint. Derrière ces nouveaux vitraux, se cache l’imagination de ce vitrailliste lyonnais. Une création libre, réalisée avec des techniques traditionnelles et qui veut transmettre un message.

"Le fait d'avoir pris l'esprit Saint, ça permet d'amener une nouvelle vie, faire table rase du passé", explique Julien Pitrat, fondateur de l'atelier Vitrail Saint Jean L'Art-Elier au micro de BFM Lyon.

Il poursuit son explication: "Ce dégradé du chaud au froid", c'est s'approcher "de la lumière" et "la lumière c'est aussi l'amour de son prochain".

Un budget d'environ 71.000 euros

Au total, cet atelier doit créer onze vitraux. Ils seront situés sur le parvis, dans les deux petites chapelles latérales et dans le cœur de l’église Notre-Dame de Charly. Le budget est d'environ 71.000 euros.

Mais ce projet, c’est avant tout une chance pour Antoine Pitrat, salarié de l'atelier Vitrail Saint Jean L'Art-Elier. Pour lui, c'est un travail "intéressant" car "on repart de quelque chose de neuf".

"J'aime bien travailler sur tout ce qui est création. On doit être minutieux sur le travail, sur la découpe", confie l'artisan.

Ces nouveaux vitraux commenceront à être posés dans l’église de Charly d’ici début avril… Cet atelier lyonnais doit finir l’intégralité du projet pour les journées du patrimoine, les 21 et 22 septembre prochain."

Jade Lagnier avec Alicia Foricher