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Vénissieux: ce que l'on sait après l'ouverture d'une enquête pour des soupçons de violences policières

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Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme frappé par un policier lors de son interpellation. Une enquête a été ouverte, tandis que les élus dénoncent des violences systémiques dans la police.

Une enquête a été ouverte après la diffusion d'une vidéo montrant un jeune homme frappé par un policier lors de son interpellation ce mardi 4 juin à Vénissieux.

Des violences injustifiées selon des témoins de la scène, qui assurent que le jeune homme ne s'opposait pas à son interpellation. Les autorités contredisent cette version et assurent que le jeune homme résistait lors de son arrestation.

Une enquête pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte, tandis que le jeune homme se trouve encore à l'hôpital ce mercredi.

· Les policiers pris à partie lors d'une intervention

Les faits se sont produits peu après 19 heures ce mardi. Selon les autorités, les agents de police patrouillaient à proximité d'un point de deal dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux, lorsqu'ils ont été pris à partie par un groupe d'une quinzaine de personnes. Ils évoquent alors des insultes et des menaces de mort, et indiquent avoir été la cible de projectiles.

Pour se défendre, les policiers ont alors fait usage de gaz lacrymogène. Une source policière explique à BFMTV que les policiers se sont alors approchés d'un jeune homme pour l'interpeller, mais que ce dernier s'est réfugié dans le bar-tabac voisin, qui appartient à son père. Les policiers sont alors entrés dans l'établissement pour l'interpeller, assurant que le jeune homme ne se laissait pas faire.

De son côté, un témoin de la scène et cousin du jeune homme assure que ce dernier n'avait rien à voir avec le groupe de jeunes en question, mais qu'il se trouvait à l'intérieur du tabac dans lequel il travaille et en est sorti pour demander aux policiers d'arrêter leur usage de gaz lacrymogène.

"Mon cousin sort pour essayer de fermer les grilles, il leur dit 'S’il vous plaît, on a des mamans à l’intérieur, on a des jeunes, on n’arrive plus à respirer. Est-ce que vous pouvez arrêter de gazer devant le tabac'", raconte le témoin.

· Le jeune homme frappé au cours de son interpellation

D'autres éléments indiquent que le jeune homme est sorti du tabac en disant aux policiers de "dégager", ce à quoi une policière a rétorqué une phrase insultante. S'ensuit alors l'interpellation violente du jeune homme de 19 ans, sur lequel les policiers ont fait usage de leur taser.

La scène à l'extérieur du tabac a été capturée dans des images vidéo largement diffusées sur les réseaux sociaux. On y voit notamment un policier asséner plusieurs coups de matraque au jeune homme, qui se trouve à terre, avant de l'interpeller.

· Le jeune homme "traumatisé"

Le jeune homme a été placé en garde à vue, qui s'est achevée ce mercredi matin. Il a depuis été hsopitalisé, son père assurant à BFM Lyon qu'il "a très mal".

"Ce qui me fait peur, c'est qu'il est vraiment traumatisé", indique le père du jeune homme.

"On leur a dit depuis le début, depuis qu'ils sont petits: la police est là pour vous protéger. Aujourd'hui, il travaille, il se fait massacrer par la police. Vous imaginez, la haine qu'il va avoir contre la police? C'est très grave", dénonce-t-il.

· Indignation des élus de gauche

Le père du jeune homme n'est pas le seul à s'indigner de la situation. Le député LFI du Rhône, Idir Boumertit, dénonce sur son compte X un "fait de violence et d'abus d'usage de la force par un agent de police". Il précise avoir saisi le procureur de la République.

Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, rappelle que son groupe dénonce "depuis des mois les violences policières qui sont systémiques dans la police française". Les élus vénissians de l'Union populaire ont évoqué, dans un communiqué de presse, leur "indignation".

"L'Union populaire de Vénissieux et Red Jeune 69 expriment leur plus vive indignation et condamnent fermement les violences perpétrées par la BST", écrivent-ils.

Les élus ont par ailleurs appelé à un rassemblement à 20 heures ce mercredi soir devant le tabac de Vénissieux où les faits se sont produits. Environ une centaine de personnes se sont réunies devant l'étabissement, encadrées par trois fourgons de policiers nationaux, ainsi que des agents de la BAC et des policiers municipaux. Le rassemblement s'est dispersé vers 21h30.

Contacté par BFM Lyon, le parquet indique qu'une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte et confiée à l'Inspection générale de la police nationale.

Lucie Nolorgues, Alexandra Gonzalez, Louis Léger avec Laurène Rocheteau