Ce que l'on sait sur la mort d'un bébé dans une crèche du 3e arrondissement de Lyon
Une petite fille de onze mois est morte mercredi dans une crèche du 3e arrondissement de Lyon. Une employé a admis lui avoir fait ingérer un produit toxique, a annoncé le parquet de Lyon ce vendredi.
· Retrouvée inconsciente
Mercredi matin, les sapeurs-pompiers ont été appelés vers 8h, après qu'un nourisson ait été retrouvé inconscient dans les locaux d'une crèche, située rue Danton dans le 3e arrondissement de Lyon.
La petite fille a ensuite été transportée en urgence à l'hôpital Femme Mère Enfant de Bron. Malgré l'intervention des soignants et plusieurs tentatives de réanimation, elle n'a pas pu être sauvée.
· Une première enquête pour "homicide involontaire"
Le parquet de Lyon avait dans un premier temps ouvert une enquête pour le chef "d'homicide involontaire". Les premiers éléments laissaient penser que la petite fille avait ingéré un produit toxique par accident.
L'enquête devait déterminer dans quelles circonstances elle avait pu avoir accès à un tel produit.
L'unique employée de la crèche, qui était présente au moment des faits, a alors été placée en garde à vue.
· Les aveux de l'employée
Ce vendredi, le parquet de Lyon indique que l'employée de la crèche a été entendue plusieurs fois par les enquêteurs, et que ses propos ne "permettaient pas de corroborer la thèse accidentelle."
Les enquêteurs, présentant plusieurs éléments à l'employée, ont alors obtenu une confession. Cette dernière a reconnu avoir "aspergé" la petite fille avant de lui faire ingérer un "produit caustique".
Durant son interrogatoire, l'employée de la crèche a déclaré avoir été "excédée" par les pleurs du nourrisson.
· Mise en détension provisoire
La suspecte a été présentée au tribunal de Lyon ce vendredi et mise en examen du chef "d'homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans". Le parquet a également requis sa mise en détention provisoire.
L'enquête doit désormais se poursuivre sur commission rogatoire afin de déterminer les circonstances exactes des faits. L'investigation doit également mettre en lumière "les élements relatifs à la personnalité de la mise en cause".
L'affaire a suscité beaucoup d'émotions dans l'agglomération lyonnaise. Vendredi soir, le maire de Lyon, Grégory Doucet, a déclaré sur son compte Twitter se joindre "à l’émotion collective suscitée par la tragédie absolue que représente le décès d’un enfant dans des conditions si terribles".
• L'avocat de l'employée déplore un "geste malheureux et maladroit"
Interrogé sur BFMTV samedi, Me Philippe Duplan, le conseil de l'employée mise en examen a détaillé les circonstances du drame: "Le bébé pleurait, elle voulait le calmer, il n'arrivait pas à se calmer. Elle a eu un geste malheureux et maladroit avec des conséquences très graves".
Selon Me Philippe Duplan, la jeune femme a "dit qu'elle n'avait pas vu que c'était un produit toxique". Le conseil doute par ailleurs que sa cliente ait voulu donner intentionnellement la mort, plaidant que son geste entrait plutôt dans "le cadre d'un énervement, d'un coup de colère".