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Carburant: la CGT annonce "une radicalisation" du mouvement de grève à la raffinerie de Feyzin

La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon (illustration)

La raffinerie de Feyzin, au sud de Lyon (illustration) - Jeff Pachoud

En grève depuis plus d'un mois, les salariés du service expédition prévoient d'organiser un blocage de l'A7 la semaine prochaine pour se faire entendre.

Après plus d'un mois de mobilisation, la CGT veut hausser le ton. Les salariés du service expédition de la raffinerie TotalEnergies de Feyzin sont toujours en grève, un mouvement débuté le 27 septembre dernier sur le site rhodanien. Désormais, alors que le conflit ne trouve, pour le moment, pas d'issue, la CGT annonce une radicalisation du mouvement à Feyzin.

Un blocage sur l'A7

Le syndicat prévoit d'amplifier la contestation par de nouvelles actions. Un blocage de l'autoroute A7 est annoncé par les grévistes pour la semaine prochaine.

" Le mouvement va maintenant se radicaliser car nous en avons marre d'attendre l'arrivée d'un médiateur de la République", fustige la CGT dans un message transmis à BFM Lyon.

Les grévistes avaient réclamé l'arrivée de ce médiateur fin octobre, pour pouvoir mener "une réelle négociation" avec la direction.

En attendant, la reconduction de la grève a été décidée ce jeudi matin et le mouvement est toujours suivi à près de 80% par les salariés, selon la CGT. La contestation n'est donc pas prête de s'arrêter d'autant plus que les reconductions de grève sont désormais hebdomadaires. L'arrêt du travail devrait donc perdurer au moins jusqu'à mercredi prochain.

Dernier site mobilisé

La raffinerie de Feyzin est le dernier site concerné par la grève. Il y a encore quelques semaines, la contestation s'était répandue à presque l'ensemble des raffineries TotalEnergies et ExxonMobil de France, entraînant de grosses tensions sur l'approvisionnement en carburant sur le territoire. Face aux blocages, le gouvernement avait ordonné des réquisitions sur plusieurs sites dont celui de Feyzin.

Par la suite, les mouvements ont progressivement été levés. Mercredi, la CGT a annoncé la fin de la grève à la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville-L'Orcher en Normandie, laissant les grévistes de Feyzin seuls dans le conflit.

Une rencontre avec la direction

Ce jeudi, la CGT annonce avoir rencontré la direction du site afin de trouver un accord similaire à celui obtenu par les salariés normands. Une prime mensuelle temporaire pendant six mois a été accordée par les dirigeants de la raffinerie de Gonfreville L'Orcher. Un dispositif jugé favorablement par la CGT de Feyzin mais qui n'a pas encore éé mis en oeuvre dans le Rhône.

"Cela prouve l'acharnement et la détermination de la direction générale de ne rien céder aux grévistes Feyzinois de manière irresponsable. Les grévistes de Feyzin ne peuvent être considérés différemment. Cette différence de traitement ne fait qu'unir encore plus les grévistes", dénonce la CGT.

Par ailleurs, les grévistes réclamaient aussi ces derniers jours l'embauche en CDI de quatres intérimaires du site et l'amélioration des conditions de travail.

Avec la poursuite du mouvement, les réquisitions de personnel, ordonnées il y a plusieurs semaines déjà, se poursuivent. 14 salariés ont encore été réquisitionnés lundi. Pedro Afonso, délégué syndical CGT TotalEnergies Feyzin, assurait en début de semaine à BFM Lyon que les salariés étaient prêts à refuser ces réquisitions "injustifiées et illogiques" dans les prochains jours.

Gauthier Hartmann et Hugo Francés