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"Ça devient insupportable cette violence": l'exaspération des habitants du quartier de La Velette à Rillieux-la-Pape

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Le quartier de La Velette à Rillieux-la-Pape a connu des violences les soirs du jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre. Chez les habitants, l'exaspération est plus que présente alors que 37 arrêts TCL ne sont plus desservis pendant au moins une semaine.

Un bus en feu fonçant droit dans son immeuble. Cette habitante du quartier de La Velette à Rillieux-la-Pape (Rhône) se souviendra longtemps de cette nuit du 1er novembre.

"C'est traumatisant et je pense beaucoup aux enfants aussi que j'ai pu voir crier, qui étaient en larmes. Des monsieurs qui criaient au secours", témoigne cette riveraine habitant depuis 3 ans le quartier, au micro de BFM Lyon.

Deux bus incendiés

Quelques jours après, les stigmates des soirées de violences urbaines sont toujours visibles. Dans la soirée de ce vendredi 1er novembre, deux bus de la ligne C5 ont été volontairement incendiés par une vingtaine de personnes, pour protester contre l'interpellation de quatre mineurs la veille. Ceux-ci avaient brûlé des voitures et des poubelles lors de la soirée d'Halloween.

Des événements qui restent encre aujourd'hui dans toutes les têtes. "On ne sait pas quoi faire. On n'a pas trop le choix, soit on déménage ou on reste", témoigne une habitante du quartier depuis 20 ans.

"De se dire que ça leur prend un jour, ils viennent brûler votre voiture. C'est plutôt pour ça, autrement c'est plutôt calme, j'ai connu La Velette beaucoup plus 'speed'", ajoute-t-elle.

Une autre ajoute: "Les bus brûlés c'est pas tous les jours mais c'est souvent des voitures. Et ça, ça fait un moment que dans le quartier on subit. Et ça devient insupportable cette violence. On a déjà eu deux voitures qui ont brûlé."

37 arrêts TCL non desservis

Conséquences de ces incendies volontaires, jusqu'au 11 novembre prochain, les bus du réseau des TCL seront déviés de ce secteur de Rillieux-la-Pape, soit 37 arrêts qui ne seront plus desservis. La déviation a été mise en place "par précaution" et "pour garantir la sécurité de tous", a écrit le président écologiste de la métropole de Lyon et du Sytral Bruno Bernard dans un message posté sur son compte X ce samedi.

"On est très inquiets de la sécurité des salariés de Keolis Lyon. On demande des moyens policiers mais il n'y a pas que ça. On demande que l'entreprise fasse son possible pour que les salariés soient en sécurité", assure Riad Marzouki, secrétaire général CGT TCL, à BFM Lyon.

Mais du côté des habitants, la pilule a du mal à passer. "Je ne peux pas me rendre à mon travail pendant une semaine. C'est une semaine de moins sur mon salaire, c'est impactant pour tout le monde. C'est encore nous qui subissons les bêtises d'un groupe d'individus qui n'ont peur de rien", regrette l'une d'entre elles.

"C'est la double peine"

Un sentiment partagé par le maire Horizons de la commune, Alexandre Vincendet. "À Rillieux, c'est un peu la double peine et l'assignation à résidence. Le président de la métropole et du Sytral, Bruno Bernard, n'a même pas daigné me passer un coup de fil, ou un SMS. Pour savoir comment ça allait, ou assurer la ville de Rillieux de son soutien", dénonce-t-il sur le plateau de BFM Lyon.

"La décision de supprimer l'ensemble des transports en commun a été prise de façon unilatérale, dans un coin ou dans un bureau. Et je n'ai pas été informé. C'est la double peine où des dizaines de milliers d'habitants sont impactés pour 20 abrutis", ajoute-t-il.

Plusieurs habitants appellent à un rassemblement pour réclamer le retour des bus, dénonçant un enclavement de La Velette. Alexandre Vincendet compte également se battre contre cette décision.

Arthur Blet, avec Marine Langlois