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Auvergne-Rhône-Alpes: le procès pour espionnage des boîtes mail de la Région s'ouvre ce vendredi

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L'ancien directeur du service informatique va comparaître ce vendredi devant le tribunal correctionnel. Il est accusé d'avoir consulté sans autorisation des boîtes mail d'agents et d'élus de la Région.

Sept ans après les faits, l'affaire d'espionnage au conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes arrive devant la justice. L'ancien directeur du service informatique est jugé devant le tribunal correctionnel, ce vendredi. Il lui est notamment reproché d'avoir consulté des boîtes mail d'élus et d'agents du conseil régional afin d'identifier la personne qui informait un hebdomadaire satirique lyonnais, "Les potins d'Angèle", en pleine période de campagne électorale.

"J'avais donné des informations à plusieurs reprises, sur le conseil régional et, notamment, sur le directeur général des services de l'époque. De façon étonnante, on a mis sous surveillance les boîtes mail des gens du conseil régional, semble-t-il pour chercher qui pouvait me donner des informations", se souvient au micro de BFM Lyon, Gérard Angel, ancien directeur de "Les potins d'Angèle".

Pour Gérard Angel, cette affaire d'espionnage est totalement inédite. "C'est une affaire quand même grave pour la liberté de la presse et d'une façon générale, pour la démocratie, indique-t-il. J'ai travaillé pendant 35 ans, dans cette ville de Lyon, j'ai eu des problèmes parfois avec différents patrons de collectivités. Je n'avais jamais eu ce genre de problème avec aucune autre collectivité."

"Un avertissement pour les prochaines fois"

En 2017, deux ans après les faits, c'est le syndicat Sud qui avait alerté sur ce scandale. Rachid Benstiti, secrétaire du syndicat SUD - conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, réclame une peine exemplaire.

"Et que ça serve d'exemple, dans d'autres endroits, d'autres collectivités, [au fait] qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec les messageries, souligne-t-il. Il y a une loi de protection de messagerie privée et on aimerait qu'elle soit respectée. On veut que les choses soient faites et que ce soit un avertissement pour les prochaines fois."

Déception pour les parties civiles: le directeur général des services, qui aux yeux de beaucoup aurait été le donneur d'ordre, n'a pas été envoyé devant le tribunal correctionnel. Il a été mis hors de cause.

Lauriane Pelao