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Auvergne-Rhône-Alpes: un festival de black métal néonazi en Isère malgré une interdiction préfectorale

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Cinq préfectures de la région avaient interdit ce festival en raison des risques de troubles à l'ordre public. Ce samedi 24 février, les organisateurs ont défié l'interdiction préfectorale en maintenant le concert dans une commune de l'Isère. 330 véhicules ont été contrôlés.

Le concert "Call of terror", un événement de black métal néonazi interdit par cinq préfectures de la région Auvergne-Rhône-Alpes, s'est finalement déroulé ce samedi 24 février dans la commune de Vézeronce-Curtin (Isère), indique la préfecture du département dans un communiqué. 80 gendarmes ont été mobilisés et 330 véhicules ont été contrôlés.

"La gendarmerie a procédé à la notification de l'arrêté d'interdiction à l'organisateur à 18h00, celui-ci a refusé d'en respecter les termes", a-t-elle ajouté.

150 festivaliers ont été recensés. Ils ont quitté les lieux vers 4h du matin. Le maire et le premier adjoint de la commune ont été auditionnés par la gendarmerie.

Cinq points de contrôles mis en place par la gendarmerie

Mercredi 21 février dernier, l'événement avait été interdit par plusieurs préfectures. Selon les autorités, ce concert constituait "un trouble majeur à l’ordre public immatériel en raison de l’atteinte portée à la dignité humaine par l’idéologie qu’elle promeut et du trouble des consciences que provoquent les idées ainsi défendues".

Ce samedi 24 février, les autorités ont appris que le concert a finalement été maintenu dans une salle communale de Vézeronce-Curtin. "Elle avait été louée à un particulier sans que la commune ne connaisse le motif ou la nature de ce rassemblement", explique la préfecture de l'Isère.

En raison de ce non-respect des arrêtés préfectoraux, cinq points de contrôles ont été mis en place par la gendarmerie nationale. Ces points se trouvent sur les routes d'accès à la commune.

De nombreux suprémacistes blancs de toute l'Europe attendus

La préfecture de l'Isère a précisé que les militaires effectuent "des contrôles systématiques" des véhicules qui se dirigent vers la commune. Ces contrôles ont été mis en place dans la perspective des "poursuites qui pourront être engagées contre les organisateurs ou les participants", ajoute la préfecture.

Les organisateurs risquent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende et les participants une contravention de quatrième classe, passible de quelques centaines d'euros au plus.

Le festival annonçait en tête d'affiche le groupe polonais Graveland, connu "pour ses morceaux à la gloire du Troisième Reich" et d'autres, comme "Leibwätcher" (garde du corps) en référence à la division SS chargée de la protection rapprochée d'Adolf Hitler.

Annoncé sur les réseaux sociaux sans autre indication de lieu que "Région Rhône Alpes", l'événement avait été interdit dans cinq départements, dont l'Isère, car "proche de l'idéologie néonazie" et afin de "prévenir toute atteinte à l'ordre public", a rappelé la préfecture.

Selon Mediapart et Rue89 Lyon, de nombreux groupes suprémacistes blancs issus de toute l'Europe étaient attendus à ce festival, dont la quatrième et dernière édition s'était tenue à Châtillon-la-Palud, dans l'Ain, en 2020.

Martin Regley Journaliste