BFM Lyon
Lyon

À Lyon, le procès d'un thérapeute pour viol s'ouvre à huis clos

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

La plaignante avait expliqué aux enquêteurs que le praticien de 51 ans, qu'elle consultait en tant qu'ostéopathe dans son cabinet du 9e arrondissement de Lyon, l'avait incitée à suivre "une méthode nouvelle" qui s'est dans les faits traduite par des actes sexuels.

Le procès de Jorge Arias pour viol sur une jeune femme au cours de séances de thérapie en 2014 s'est ouvert ce lundi matin à huis clos devant la cour d'assises du Rhône.

"Ma cliente reste très traumatisée, elle a du mal à s'exprimer en public, nous préférons une audience protégée par le huis clos", a précisé à un correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) l'avocate de la victime, Me Mélissa Masseron, à l'origine de la demande de huis clos.

La jeune femme, aujourd'hui âgée de 27 ans, avait déposé plainte en mai 2018 pour des faits remontant à l'été 2014, après avoir lu dans la presse locale des compte-rendus du premier procès de Jorge Arias pour des faits similaires, dénoncés par six de ses patientes, victimes de ses actes entre 2013 et 2015.

Emprise psychologique

La plaignante avait expliqué aux enquêteurs que le praticien de 51 ans, qu'elle consultait en tant qu'ostéopathe dans son cabinet du 9e arrondissement de Lyon, l'avait incitée à suivre "une méthode nouvelle" qui s'est dans les faits traduite par des actes sexuels.

La jeune femme a fait état d'une emprise psychologique exercée dans un contexte médical alors qu'elle éprouvait des difficultés personnelles.

"Il a reconnu l'intégralité des faits et c'est ce qu'il va dire à ce procès", a de son côté déclaré l'avocat de la défense, Me Samir Driss, avant l'ouverture du procès.

Natif de Colombie, Jorge Arias est venu en France en tant que danseur, avant d'enseigner cette discipline. À l'âge de 30 ans, il s'est reconverti comme naturopathe en prétendant avoir suivi une formation en Colombie.

Déjà condamné par le passé

Le 27 avril 2018, la cour d'assises du Rhône avait déjà condamné cet homme à douze ans de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles sur six femmes, également durant des séances de thérapie.

Jugé depuis ce lundi pour "viol par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", le prévenu encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Une expertise psychiatrique évoque le "fonctionnement psychique de nature perverse où sa position d'autorité professionnelle sert son emprise sur la victime observée comme vulnérable". L'accusé a convenu avoir "exercé sans aucun cadre déontologique en se saisissant de la vulnérabilité de sa clientèle pour assouvir ses pulsions sexuelles personnelles", selon cette experte.

Le verdict est attendu mardi.

F.B. avec AFP