
JULIEN DE ROSA
Sur le podium de Saint Laurent, les références masculines côtoient un romantisme délicat
En ce second jour de Fashion Week printemps-été 2025, la maison de couture Saint Laurent a presenté une vision du vêtement à la fois audacieuse et subtile, où le workwear et les costumes d’homme côtoient des pièces plus romantiques et vaporeuses. C’est un jeu d’équilibre maîtrisé entre masculin et féminin, force et douceur, que Saint Laurent a déployé sur le podium.
Costume-cravate et codes masculins
Dès les premiers passages, le ton est donné: Saint Laurent fait du Saint Laurent. Les premières silhouettes qui arpentent le podium s’imposent par leur allure résolument androgyne. Anthony Vaccarello, qui a toujours eu un faible pour les contrastes subtils, opère ici une célébration du workwear revisité avec des références très masculines.

Les costumes à doubles boutonnages, inspirés de l’esthétique corporate des années 80, évoquent le style de figures emblématiques du cinéma comme celles du film Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese. Ces costumes, qui marient à la perfection puissance et sophistication, sont portés avec des cravates et des pantalons de tailleur ultra-larges, mêlant audace et domination.

Les blazers structurés, à la coupe impeccable, dialoguent avec d'imposants bombers en cuir. Le cuir, omniprésent, apporte une touche rock et rebelle, essentielle à l’esprit Saint Laurent. La maison continue d’explorer l’androgynie en proposant des looks qui brouillent les frontières du genre, avec une féminité qui se dissimule sous des vêtements d’homme, mais qui transparaît dans les moindres détails.
Une seconde partie tout en légèreté
Alors que le spectateur pourrait s’attendre à un défilé dominé par cette esthétique androgyne, Saint Laurent crée la surprise en révélant, dans la seconde partie du show, des silhouettes d’une légèreté infinie.

Le contraste avec les premiers looks est saisissant: après la force du workwear et des costumes masculins, place à un romantisme délicat, presque éthéré. Des robes vaporeuses, des jupes longues et des chemisiers légers scitillants qui semblent flotter à chaque mouvement, défilent dans des tissus fluides, créant une sensation de liberté et de sensualité.

Pour ce qui est des teintes, Anthony Vaccarello prouve qu’il maîtrise aussi l’art de la couleur, utilisée avec parcimonie pour sublimer chaque tenue. Ici et là, le marron, le bordeaux, le jaune moutarde et l’ocre se mêlent à l'or et aux paillettes dans une palette des plus équilibrées.

Comme toujours chez Saint Laurent, les accessoires jouent un rôle essentiel dans l’élaboration des looks. Anthony Vaccarello mise sur une simplicité sophistiquée, en intégrant notamment de nombreux bijoux dorés qui viennent souligner la force des silhouettes sans jamais les surcharger.
Complet et très chic, ce show Saint Laurent incarne une véritable ode à l'élégance nonchalante et à la pluralité des identités féminines.

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