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Entre romantisme et aventure, Dior nous fait voyager à travers les époques
Maria Grazia Chiuri explore l'histoire de la mode et dévoile une collection de femmes aussi aventurières que romantiques. Entre col fraise, cuir motard et manteau queue-de-pie, la ligne marie les époques et raconte un récit porté par une scénographie minutieuse.
Une scénographie inspirée d'une romancière voyageuse et avant-gardiste
Le metteur en scène, dramaturge de théâtre et plasticien Bob Wilson a imaginé une scénographie faite de sculpture en cinq actes, inspirée par le roman Orlando paru en 1928. Le livre de Virginia Woolf, une femme de lettres féministe et voyageuse, raconte l'histoire d'Orlando, un homme androgyne qui voit sa vie basculer lorsqu'il se réveille en femme au XVIIIème siècle.
L'artiste a interprété cet ouvrage, qui relate une part de l'histoire anglaise, à travers des paysages naturels entre feu et glace et a joué sur la lumière et le son pour créer des espaces différents et uniques. C'est donc avec un grand homme du milieu du cinéma et du théâtre que Dior a collaboré cette année, tout en rendant hommage, comme la directrice artistique Maria Grazia Chiuri sait si bien le faire, à d'illustres femmes.
Le défilé débute avec la venue d'une femme sur une balançoire, seule dans le noir, juste éclairée par un faisceau lumineux qui semble la captiver. Puis, la voix off se réveille alors que le noir imprègne la salle. "Once upon a time" ("Il était une fois", NDLR), répété plusieurs fois. Dior s'apprête à nous raconter sa propre histoire.
Manteaux outwear, cols volantés et longs shorts fonctionnels
Comme cette collaboration avec Bob Wilson célébrant Virginia Woolf le sous-entendait, Dior présente des silhouettes inspirées par les styles d'antan et de son histoire. Les premiers passages évoquent une certaine douceur, un raffinement presque onirique et léger, avant d'être succédés par une musique électro rapide, tout comme la démarche des mannequins qui s'accélère. Alors que la scénographie évolue vers d'immenses pierres qui tombent du plafond, les modèles figurent ici davantage comme des aventurières voyageuses prêtes à découvrir et à conquérir le monde.
L'épopée Dior se traduit par des shorts longs fonctionnels avec des poches, des capes, des bottes hautes, des corsets confortables qui perdent leur intérêt de serrer la taille des femmes, quelques froufrous, des vestes boutonnées au col remonté et queue-de-pie, et des chemises blanches amplement travaillées.
Certaines pièces font écho à des baroudeuses plus modernes, avec les imperméables beiges et au motif baroque vert, des cols en fourrure et des chauds manteaux en laine retournée pour affronter le froid. Symboles d'une époque, les cols fraises sont omniprésents, faisant un lien avec la mode du passé.
C'est aussi sur les routes que la femme Dior poursuit son aventure avec des pièces en cuir au style motard parées, par exemple, d'épaules rembourrées.
Le romantisme Dior
Entre la dentelle, la maille brodée, les étoffes transparentes et la profusion de cols volantés, un brin de romantisme émane aussi de la collection. Les codes Dior s'aperçoivent de part et d'autre des silhouettes avec ces broderies délicates de fleurs et les coupes des robes qui valorisent les lignes féminines sans trop en faire.
Côté accessoires, les sacs sont portés en bandoulières et au niveau du dos, comme pour ne pas gêner les mannequins. À noter aussi le retour du t-shirt J’adore Dior signé John Galliano.
Toujours dans cette atmosphère de transformation, Dior nous emmène ensuite dans un monde glacé, où des icebergs sortent du sol. Kaki, noir et bronze viennent imprégner le podium. Le dernier acte se distingue par cette chute d'air qui tapisse le podium d'un nuage de fumée. Encore une fois, les looks sont raffinés et parsemés d'emblèmes de la mode aussi historiques que contemporains.
