
Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Céramique et archives d’Yves Saint Laurent: Dior s’amuse avec la mode
Kim Jones, directeur artistique des collections homme de Dior, a mis en exergue les savoir-faire de la maison en les boostant d’une dimension ludique. Une ligne de prêt-à-porter empreinte d’éléments couture et de l’influence du céramiste sud-africain Hylton Nel, le tout dans un cadre paré de grandes structures d’animaux décalés.
La céramique de Hylton Nel au cœur de la collection
Dior aime s’inspirer des artistes, et les artistes lui rendent bien. Pour sa collection printemps-été 2025 dévoilée ce 21 juin, la maison de couture, sous l’égide de son directeur artistique Kim Jones, a mis en lumière ses plus précieux collaborateurs: les ateliers et les artisans. Le créateur a fait appel à Hylton Nel, un céramiste et peintre sud-africain, pour pimper sa ligne et son décor, habillé d’œuvres d’art XLL aux allures animalières ludiques.

Pour valoriser cette collaboration, le premier mannequin portait un chat en céramique imaginé par Hylton Nel. Les pulls en maille étaient parés de dessins de l’artiste, entre un oiseau sur un arbre, un renne et un chien amusant, et même de la jolie phrase « Dior for my real friends ». Certains gilets présentaient des broches de petits animaux, et les sacs et les boots étaient agrémentés de croquis fauniques. Des motifs enfantins et poétiques qui insufflent un vent de fraîcheur au sein de la marque historique.

« Dans cette collection, je voulais me concentrer sur les savoir-faire des Ateliers et des artisans qui travaillent pour la Maison : l’âme de Dior. Le récit qui s’écrit est celui de Christian Dior et de ses successeurs, qui croise ici la vie du céramiste Hylton Nel. Cette nouvelle ligne est une célébration de l’accomplissement d’une personne à travers son œuvre, son héritage et son empreinte dans le temps ; Hylton Nel et moi-même pour la maison Dior, deux chemins parallèles aux histoires différentes ; la rencontre d’une vie consacrée à la céramique et à la peinture avec une autre dédiée à la création et à la mode. Toutes deux dévouées à l’art et aux arts appliqués » a déclaré Kim Jones.

Des lignes rondes et un tailoring tendance
Comme à son habitude, Dior a retravaillé le vestiaire workwear, dans des lignes fonctionnelles, sculpturales et rondes, « empruntant au langage des céramiques » a indiqué la marque. Parfaits pour l’été, les shorts longs apportent une décontraction à des silhouettes tailoring élégantes, légères et intemporelles. Coup de cœur pour les pantalons croisés aux courbes organiques, parfaitement exécutés et résolument couture.

Fil conducteur de la collection, le col foulard était omniprésent sur les looks. Un détail qui raconte une histoire bien plus riche qu’on ne pourrait le penser. Cette pièce est inspirée de la ligne « Négatif » automne-hiver 1960 du créateur Yves Saint Laurent, ayant fait ses armes chez Dior. Et les hommages au couturier ne se sont pas arrêtés là. Kim Jones a frappé fort en créant pour la première fois un manteau à partir d’un croquis réalisé par Yves Saint Laurent pour l’automne-hiver 1958-1959.

Les iconiques saddle bags étaient particulièrement présents cette saison. Les mannequins portaient aussi des chapeaux cloches crochetés à la main et ornés de perles sur les bordures, imaginés par Stephen Jones, et des sabots-boots et mocassins cloutés.

Une ligne joviale aux teintes naturelles, représentation d’un homme chic et décomplexé, révélant son âme d’enfant sans perdre sa prestance magnifiée par Dior.