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Tuerie dans le Nord: après le meurtre de deux migrants à Loon-Plage, les exilés des camps alentour "terrorisés"

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Dans les camps de migrants situés dans la zone de l'attaque, "les personnes ont peur de sortir et sont en attente d'informations", a indiqué à BFMTV Salomé Bahri, coordinatrice d'Utopia 56, une association qui vient en aide aux personnes exilées.

Deux migrants ont été tués, en fin d'après-midi ce samedi 14 décembre, près de Loon-Plage (Nord). L'auteur présumé de l'attaque, Paul D., 22 ans, est suspecté d'avoir tué trois autres personnes dans la même journée. Il s'est ensuite rendu à la gendarmerie de Ghyvelde. La procureure a souligné que l'identité des deux personnes exilées devait "encore être confirmée". "Ils pourraient être de nationalité iranienne, être âgés de 19 et 30 ans et séjourner dans le camp avoisinant", a-t-elle ajouté.

Dans les camps de migrants situés dans la zone de l'attaque, "les personnes ont peur de sortir et sont en attente d'informations", a rapporté à BFMTV Salomé Bahri, coordinatrice d'Utopia 56 à Grande-Synthe, une association qui vient en aide aux personnes exilées.

"Certaines disent qu'elles veulent potentiellement un hébergement. Mais on n'a aucune solution, en tant qu'association non mandatée, à leur proposer. On essaie de leur donner des rendez-vous aux abords des lieux de vie, mais aucune personne n'ose sortir", a-t-elle expliqué à notre micro.

"Aucun dispositif d'urgence psychologique"

Selon Salomé Bahri, toutes les personnes dans les camps, encore "terrorisées", attendent "de comprendre ce qu'il s'est passé".

"Lorsque l'équipe de bénévoles est arrivée au niveau des lieux de vie hier, elle a entendu les tirs et a évacué la zone", a-t-elle expliqué. Les bénévoles ont ensuite appris qu'au moins deux jeunes exilés étaient morts.

La coordinatrice d'Utopia 56 a indiqué qu'environ 500 personnes "survivaient" dans ce lieu, "des hommes, des femmes, des enfants et des mineurs non accompagnés".

Ils ne bénéficient "d'aucun dispositif d'urgence psychologique", a-t-elle déploré, soulignant qu'ils ont pour certains assisté à la scène et qu'ils connaissaient potentiellement une victime. Avant de conclure: "Qu'est-ce qu'on fait de toutes les personnes qui survivent dehors en ce moment?"

La procureure a souligné dans son communiqué que de nombreuses investigations étaient en cours en raison "de la pluralité de victimes et de la pluralité de scènes de crimes". Avant de conclure: "Elles ont notamment pour objet d’éclaircir les raisons ayant amené le mis en cause à commettre ces crimes, de préciser le déroulé des faits et de confirmer la catégorisation des armes."

Vincent Vieillard avec Clément Boutin