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Tuerie dans le Nord: ce que l’on sait après la mort de cinq personnes tuées par balles à Loon-Plage et Wormhout

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L'auteur présumé des faits s'est rendu à la gendarmerie. Il a été interpellé et placé en garde à vue. Elle est toujours en cours ce dimanche matin.

Cinq personnes ont été tuées par balles, samedi 14 décembre, dans le Nord, par un même suspect qui s'est rendu à la gendarmerie après les faits, a-t-on initialement appris d'une source policière, avant la publication d'un communiqué de la procureure de la République.

· Une première victime à Wormhout

Les pompiers du Nord ont indiqué avoir été appelés à intervenir à 15h15 pour un premier homicide à Wormhout.

Selon le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Nord, il s'agissait d'un homme de 29 ans, trouvé "inanimé sur voie publique et allongé avec impact de balle", qui est mort sur place.

D'après la procureure de la République, il a été tué de plusieurs tirs d'arme à feu, devant son domicile.

Il s'agissait du patron du suspect, a appris ce dimanche BFMTV auprès de son avocate.

· Quatre victimes à Loon-Plage

Les pompiers ont ensuite été appelés en renfort vers 16h, "pour des blessés potentiellement par balles", à Loon-Plage, près de Dunkerque.

Les victimes, deux agents de sécurité et deux migrants, sont mortes dans deux lieux différents, a indiqué Eric Rommel, le maire de Loon-Plage, à l'Agence France-Presse (AFP).

Les deux agents de sécurité, âgés de 33 et 37 ans ont été tués par plusieurs tirs d’arme à feu près du canal des Dunes. Ils exerçaient leur activité professionnelle au moment des faits.

Les deux migrants ont aussi été tués de tirs d'armes à feu. La procureure a souligné que leur identité devait "encore être confirmée". "Ils pourraient être de nationalité iranienne, être âgés de 19 et 30 ans et séjourner dans le camp avoisinant", a-t-elle ajouté.

"Ces actes insensés marquent l'ensemble de notre territoire", a souligné Éric Rommel sur X.

Dans les camps de migrants, "les personnes ont peur de sortir et sont en attente d'informations", a raconté Salomé Bahri, coordinatrice d'Utopia 56, à BFMTV. "Elles sont terrorisées. Lorsqu'on est arrivés au niveau des lieux de vie, l'équipe de bénévoles a entendu les tirs et on a évacué la zone", a-t-elle ajouté.

· L'auteur présumé à la gendarmerie

L'auteur présumé des faits s'est rendu à la gendarmerie de Ghyvelde, près de la frontière belge. Il a été interpellé et placé en garde à vue. Elle est toujours en cours ce dimanche matin et pourrait s'étendre jusqu'au mercredi 18 décembre 2024 "compte tenu de la constatation d'infractions à la législation sur les armes".

Selon son avocate, le suspect, âgé de 22 ans, s'appelle Paul D. Il est inconnu des services de police et de l'autorité judiciaire, selon la procureure, qui a ajouté que plusieurs armes de type fusil avaient été retrouvées dans sa voiture.

La DIPN du Nord ne disposait dans l'immédiat pas d'éléments sur le profil de l'auteur et les victimes, ni sur les circonstances des tirs.

· Un important dispositif policier

Sur place, un important dispositif policier était déployé, gyrophares allumés, et bloquait l'accès à la route de Mardyck, menant à la zone portuaire où se trouve également un des nombreux campements de migrants du littoral.

Des cars de CRS étaient stationnés non loin des petites tentes installées près de la route, dans une zone industrielle déserte et battue par les vents à deux kilomètres du centre de Loon plage, en direction de Dunkerque.

D'après le Sdis, les secours ont mis en place des dispositifs d'éclairage pour procéder à des constations et relevés.

Une enquête judiciaire en cours

Le parquet du tribunal judiciaire de Dunkerque dirige une enquête de flagrance sur ces faits. Elle a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) du service interdépartemental de la police judiciaire du Nord (SIPJ 59).

Pour cette enquête, les infractions retenues sont celles de meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime, crimes pour lesquels la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité. Les qualifications d’acquisition, détention, port et transport d’armes de catégorie A et B sont également retenues.

La procureure a, enfin, souligné dans son communiqué que de nombreuses investigations étaient en cours en raison "de la pluralité de victimes et de la pluralité de scènes de crimes". Avant de conclure: "Elles ont notamment pour objet d’éclaircir les raisons ayant amené le mis en cause à commettre ces crimes, de préciser le déroulé des faits et de confirmer la catégorisation des armes."

Alexandra Gonzalez, Vincent Veillard avec Clément Boutin et AFP