Traversée de la Manche: quatre passeurs condamnés à de la prison

Des migrants s'apprêtent à monter à bord d'un bateau de passeurs pour tenter de traverser la Manche à Audresselles, dans le nord de la France, le 25 octobre 2024 - Bernard BARRON / AFP
Quatre passeurs de personnes migrantes ont été condamnés ce vendredi 28 février à plusieurs peines de prison par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Cinq mis en cause avaient été jugés en comparution immédiate en janvier dernier pour des faits d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier d'étrangers en bande organisée entre mars 2023 et janvier 2025, notamment à Calais, dans le secteur de la Côte d'Opale, du Dunkerquois et à Montigny-en-Gohelle.
Quatre des cinq prévenus ont été déclarés coupables et condamnés à des peines de 7 ans, 3 ans et 18 mois de prison avec maintien en détention pour deux d'entre eux. Le cinquième a été relaxé. Ils disposent de 10 jours pour faire appel.
Un réseau de passeurs organisé
L'interpellation de ces individus est survenue à la suite d'une enquête commandée par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer à l'Office de Lutte contre le Trafic Illicite de Migrants de Coquelles. Le GIR de Lille et la circonscription de police de Calais ont également pris part aux investigations.
Leurs recherches ont permis de découvrir qu'un groupe de passeurs opérait de nombreux allers-retours entre la Côte d'Opale et l'Allemagne pour acquérir du matériel nautique pour permettre de réaliser les traversées.
Les enquêteurs ont également découvert que ce matériel était stocké dans un appartement et un restaurant de Calais. Le lieu était tenu par l'un des mis en cause qui s'en servait comme quartier général et lieu de rencontre avec les autres membres de son réseau de passeurs et les personnes souhaitant réaliser les traversées pour rejoindre la Grande-Bretagne.
Les candidats à l'exil étaient en outre recrutés sur les réseaux sociaux. Du rabattage était aussi réalisé à proximité des gares et des camps.
Les investigations ont également relevé "la dangerosité des réseaux" et évoquent "des violences physiques exercées contre les candidats à l'exil par les passeurs, la présence d'arme pour exercer pression, menaces et dissuader les migrants de s'exprimer".
Le 14 janvier dernier, sept personnes avaient été interpellées puis placées en garde à vue. Cinq d'entre eux avaient ensuite été déférés.
Pour rappel, les traversées de la Manche ont causé la mort de 72 personnes en 2024.