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Traversée de la Manche: Paris planche sur un changement de "doctrine" pour stopper les embarcations de migrants

Des migrants candidats à la traversée de la Manche montent à bord d'une embarcation le 26 avril 2024 à Gravelines, dans le Nord

Des migrants candidats à la traversée de la Manche montent à bord d'une embarcation le 26 avril 2024 à Gravelines, dans le Nord - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Le gouvernement français a annoncé souhaiter faire évoluer les possibilités d'intervention des forces de l'ordre dans les eaux peu profondes afin de diminuer les traversées de migrants vers la Grande-Bretagne.

Le gouvernement français souhaite faire évoluer les possibilités d'intervention des forces de l'ordre dans les eaux peu profondes aujourd'hui limitées par les règles internationales du Droit de la mer, afin de diminuer les traversées de migrants vers la Grande-Bretagne, selon le ministère de l'Intérieur.

"Nous sommes conscients du fort enjeu que représentent les interventions en mer et d'une nécessaire adaptation de notre doctrine d'action", a assuré mercredi le cabinet de ministre Bruno Retailleau interrogé par l'AFP.

"Nous souhaitons un changement"

Aujourd'hui les forces de l'ordre ne peuvent intervenir que pour porter secours à une embarcation qui est déjà en mer, conformément au Droit de la mer qui repose sur des conventions internationales.

"Nous souhaitons un changement de doctrine pour pouvoir intervenir dans les eaux peu profondes et arrêter les taxi boats jusqu'à 300 mètres de la côte", précise la même source.

"Les interventions se feront dans le respect de la convention de Montego Bay (Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer NDLR)", ajoute l'entourage du ministre.

"Le Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CiCI) a mandaté le Secrétariat général de la mer (SGMer), qui coordonne l'action de l'Etat en mer, pour formuler d'ici l'été une proposition visant à la faire évoluer", a-t-il ajouté.

Un "nouveau partenariat stratégique

L'objectif est d'aboutir à des "orientations partagées dans le cadre du prochain sommet franco-britannique en juillet sur l'ensemble des questions liées à la lutte contre l'immigration irrégulière, en prenant appui sur les conclusions du sommet Royaume-Uni-Union européenne du 19 mai".

Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait salué en ouvrant ce sommet en mai un "nouveau partenariat stratégique adapté à notre époque, qui apportera des avantages réels et tangibles", notamment en matière "d'immigration clandestine".

Sous pression de la progression du parti d'extrême droite Reform UK, le gouvernement britannique multiplie les pressions sur la France pour lutter contre les traversées des migrants dans la Manche. En 2024, 78 migrants sont morts lors des traversées, un record.

S.A avec AFP