"On a monté des équipes de week-end": dans le Pas-de-Calais, les imprimeries tournent à plein régime avant les législatives

Compte tenu des délais restreints avant le premier tour du scrutin, la société d'impression du Boulonnais a dû produire trois millions de bulletins de vote et 1,5 million de circulaires pour 30 candidats en seulement 48 heures.

Branle-bas de combat dans des imprimeries. L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin, précipite l'organisation de nouvelles élections législatives dans un délai particulièrement restreint. Partis, candidats, bureaux de vote: alors qu'approchaient les congés estivaux, les agendas ont été chamboulés. Ceux des imprimeries, dont ils ont tant besoin, également.

La société d'impression du Boulonnais (Sib), à Saint-Etienne-au-Mont, dans le Pas-de-Calais, tourne à plein régime en ce début de semaine. Impression, découpes, conditionnement: les machines de cette entreprise de 150 salariés sont à pied d'œuvre pour répondre aux commandes.

La Sib doit imprimer trois millions de bulletins de vote et 1,5 million de circulaires pour 30 candidats en seulement 48 heures. Heureusement, la société disposait d'un stock suffisant de papier pour répondre aux attentes.

"Certains candidats ont attendu le dernier moment"

Les circulaires et bulletins de vote sont ensuite fléchés dans le Pas-de-Calais, en Île-de-France et dans la Somme. Les commandes ont été passées soit par les partis politiques directement, soit par des agences de communication en sous-traitance.

"Il y a certains candidats qui ont attendu le dernier moment pour attendre la validation de la préfecture ou pour nous envoyer des fichiers", pointe Arnaud Diers, directeur commercial de la Sib, au micro de BFM Grand Littoral. "Certains documents, on a dû les commander du jour au lendemain chez les distributeurs."

Il a donc fallu réorganiser les plannings en urgence. "On a monté des équipes de week-end pour faire partir les camions en direct chez chaque distributeur", poursuit l'intéressé.

"C'est pas grand-chose"

Arnaud Diers estime que les élections législatives anticipées permettront à son entreprise, victime des inondations en novembre dernier, de réaliser un chiffre d'affaires compris "entre 30 et 40.000 euros".

"C'est pas grand-chose", assure-t-il, d'autant qu'"on avait d'autres travaux en cours qu'on ne pouvait pas décaler".

En 2022, la Sib avait pu tirer un chiffre d'affaires quatre fois supérieur à celui-ci. Il faut dire que la société avait produit un total de 20 millions de tirages pour 200 à 300 candidats. Mais elle avait pour cela disposé de deux semaines, et non de deux jours.

Aurélie Chialvo et Clément Kaminski, avec Florian Bouhot