Traversée de la Manche: quatre migrants retrouvés morts dans le Pas-de-Calais

Quatre migrants sont morts ce mercredi 30 octobre alors qu'ils tentaient de traverser la mer en direction de la Grande-Bretagne, rapportent la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, les sapeurs-pompiers et le parquet.
Un premier homme adulte a été retrouvé dans la matinée en arrêt cardio-respiratoire dans la mer au large d'Hardelot (Pas-de-Calais). Une dizaine de personnes se trouvaient également à l'eau. La victime a été hélitreuillée avant d'être déclarée morte à terre, précisent les autorités, faisant état de nombreuses tentatives de traversée au cours de la nuit en raison de conditions météorologiques favorables.
Trois autres corps d'hommes ont été découverts sur les plages de Merlimont, Neufchâtel-Hardelot et Saint-Étienne-au-Mont en fin d'après-midi, a indiqué le parquet.
Pour l'heure, aucune information ne montre que ces quatre personnes ont tenté de traverser la Manche dans la même embarcation.
Plusieurs migrants en "hypothermie sévère"
Lors de la découverte du premier corps en fin de matinée au large d'Hardelot, d'importants moyens de secours ont été déployés sur le front de mer, dont des camions de pompiers aux gyrophares allumés. Une vingtaine de migrants ont été conduits dans des halls d'immeubles pour se réchauffer.
Selon une membre de l'association Utopia 56 qui se trouvait sur place, plusieurs migrants se trouvaient "en hypothermie sévère". Elle fait état d'un "départ très compliqué", où "tout le monde s'est retrouvé à l'eau". Des gendarmes sont également trempés après être allés récupérer des gens dans l'eau, a-t-elle indiqué.
Ce mercredi, de nombreuses tentatives de traversée ont été effectuées, notamment au large du Touquet. Au total, plus de 130 personnes ont été secourues en mer par les moyens engagés par le Cross Gris-Nez, indique la préfecture maritime.
"Une personne décède tous les cinq jours"
"Le chiffre qui nous saute aux yeux depuis quelques mois, c'est une personne qui décède tous les cinq jours" dans ces tentatives de traversée depuis le début de l'année, a réagi auprès de l'AFP l'un coordinateurs sur le littoral de cette association d'aide aux exilés, Célestin Pichaud. "La situation est plus que dramatique. Les secours en mer et sur terre sont dépassés par les événements". Il dénonce la "volonté désastreuse de continuer dans la voie de la répression".
Dimanche dernier, un homme de nationalité indienne d'environ 40 ans est mort dans les mêmes circonstances au large de Tardinghen. Quelques semaines auparavant, un nourrisson est également mort en mer.
Depuis le début de l'année, les naufrages meurtriers sont légion. Au moins 60 exilés ont perdu la vie dans la Manche.