Inondations dans le Pas-de-Calais: les habitants sinistrés réclament la création de deux jours de congés spéciaux

À Arques (Pas-de-Calais), les habitants sinistrés en raison des inondations demandent la mise en place de congés spéciaux. Le sénateur de la Somme, Rémi Cardon (PS), a publié une proposition de loi visant la création d'un congé personnel en cas de catastrophe naturelle, ce mercredi 7 mai.
Depuis que sa maison a été inondée en 2024, Pascal, habitant de la commune, prend du temps de sa pause midi pour continuer de rénover son logement. Chez lui, l'eau était montée jusqu'à un mètre de hauteur. "C'était un petit peu au-dessus de la table", retrace-t-il depuis son salon.
"Si on nous les offrait, ce serait bien"
L'électricien automobile avait dû avancer ses vacances pour gérer au mieux la montée de l'eau. "J'ai pris des jours de congés pour nettoyer, pour débarrasser la maison. Donc, si on nous les offrait, ce serait bien."
Il ajoute: "Nous on est dans une petite société, dans les grandes sociétés peut-être que ça marche mieux. Ce serait bien qu'elle passe."
Pour certains, néanmoins, deux jours ne suffisent pas. Surtout en cas de relogement qui éloigne du lieu de travail. "On est partis sept mois, du 11 novembre jusqu'à juin de l'année dernière, parce que ce n'était pas habitable", confie Mauricette, habitante d'Arques dont le logement a été inondé trois fois. "Il a fallu faire revenir des artisans pour faire un minimum de travaux."
Sur la grande place d'Arques, de nombreux restaurateurs ont été inondés et ont dû fermer plusieurs mois. "On a pris l'option de payer (les salariés, ndlr) à 100% par peur de ne pas les retrouver à la réouverture du restaurant", assure Xavier, patron de la pizzeria LilPizz. "Ils ont aussi leur vie avec leurs charges, c'est compréhensible."
Deux jours de congés au maximum
À ce jour, le code du travail autorise des congés en cas de catastrophe naturelle mais ils ne sont pas rémunérés.
La proposition de loi déposée par le sénateur Rémi Cardon vise à permettre aux sinistrés de "faire face aux conséquences de cette catastrophe sur [leurs] situations personnelles". Ainsi, ce congé "n'entraîne pas de réduction de la rémunération" et "est assimilé à du temps de travail effetif".
La durée maximale de ces congés est prévue, dans le texte, à deux jours "pour chaque catastrophe naturelle constatée".
Défendue au Sénat, la mesure est soutenue par plusieurs élus locaux. "Je pense que quelques jours de congés accordés auraient été les bienvenus pour ces personnes sinistrées", soutient Jean-Christophe Castelain, maire de Blendecques.
À l'Assemblée nationale, le député du Nouveau Front populaire, Antoine Léaument, avait, de son côté, déposé une proposition de loi visant à "instaurer un congé rémunéré pour les salariés vivant dans des zones sujettes aux événements climatiques extrêmes", le 1er avril dernier.