Féminicide à Beussent: le suspect "n'avait pas compris" que sa relation virtuelle "était une arnaque"

Un habitant de Beussent (Pas-de-Calais) est accusé d'avoir tué sa compagne pour poursuivre une relation virtuelle qui s'est avérée être une escroquerie. Son avocat affirme qu'il n'avait pas conscience d'avoir été piégé.

"Il vient de comprendre que tout ça, c'est du vent". Un mois et demi après après la mort de sa femme, un habitant de Beussent, dans le Moutreuillois, a avoué avoir tué sa compagne après avoir été interpellé et placé en garde à vue lundi 11 mars. L'homme a reconnu avoir tué sa compagne pour concrétiser une relation virtuelle qui s'est avérée être une escroquerie.

Interrogée mercredi par BFMTV, son avocate Me Fabienne Roy-Nansion a assuré que son client n'avait aucune idée que cette relation était un piège destiné à lui soutirer de l'argent.

"Jusqu'à hier, il n'avait pas compris que cette relation était purement virtuelle et que c'était une arnaque", assure-t-elle, "il continuait à penser que cette personne existait et qu'il aurait pu vivre avec elle, sans doute, une relation amoureuse".

"Il ne comprend pas pourquoi il a fait ça"

Victime d'un escroc en ligne -désigné sous le terme de "brouteur"- qui a abusé de sa confiance et joué avec ses sentiments, l'homme est aujourd'hui mis en examen pour assassinat.

"Pourquoi tuer sa compagne alors même qu'il pouvait tout simplement la quitter? Il est dans ce questionnement aussi. Il répète (...) qu'il ne comprend pas pourquoi il a fait ça et qu'il aimerait revenir en arrière mais il a compris qu'il ne le pouvait pas, il n'est pas délirant", développe Me Fabienne Roy-Nansion.

Le suspect a d'abord tenté de maquiller son acte en cambriolage qui aurait mal tourné alors qu'il était absent du domicile. Mais face à de nombreuses incohérences, les enquêteurs ont écarté cette piste. Au cours des investigations, ils ont découvert la relation virtuelle du suspect avec une personne à qui il avait versé de l'argent, ce qui a donné lieu à un placement en garde à vue et aux aveux.

Naoufel El Khaouafi avec Hugo Dorsemaine et Glenn Gillet