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Crise migratoire: préfet, passages légaux, lieux d'accueil... Ce que demandent les maires de la Côte d'opale

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Les élus demandent, entre autres, la nomination d'un préfet de l'immigration dédié au littoral, et voudraient voir l'ouverture de voies de passage légales vers le Royaume-Uni pour lutter contre les morts en mer lors de traversées clandestines.

Les maires du littoral veulent être entendus. À l'occasion de sa visite sur la Côte d'opale ce vendredi 29 novembre 2024, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau doit rencontrer plusieurs maires du littoral sur la question de la crise migratoire. En 2024, au moins 60 migrants sont morts lors de tentatives de traversées de la Manche pour rejoindre les côtes britanniques.

"Ce qu’on attend de lui, ce n’est pas pour l’instant des actes, mais simplement une écoute et qu’il nous fasse des propositions. Il faut absolument que le dialogue puisse reprendre entre l’Europe et l’Angleterre, et que l’on trouve des solutions qui soient à la fois humaines, mais également de responsabilité pour nos populations", estime Olivier Barbarin, maire du Portel, auprès de BFM Grand Lille.

Les maires demandent des mesures

Une quinzaine de maires du littoral, dont la maire de Calais, s'étaient déjà rassemblés dans un collectif pour demander au gouvernement des actions concernant cette crise migratoire. Ils demandent notamment l'instauration d'un préfet à l'immigration dédié au littoral, mais aussi la création de lieux humanitaires dans les terres pour soulager les côtes.

"Quasiment tous les deux jours, nous devons nettoyer les zones de passage. Tout ça, c’est à la charge de la commune et de la collectivité", déplore notamment Sony Clinquart, maire de Grand-Fort-Philippe, au micro de nos confrères de RMC. Guy Allemand, maire de Sangatte, estime quant à lui que tout ce qui a été mis en place pour endiguer la crise migratoire "n'a servi à rien".

Le collectif des maires du littoral demande également la création d'une police des transports, mais surtout une révision des accords du Touquet signés il y a 20 ans, et qui ont fixé la frontière sur les côtes françaises plutôt qu'au milieu de la Manche. Les contrôles ont donc lieu sur le territoire français et les maires veulent renégocier ces accords pour impliquer davantage le gouvernement britannique.

"Il faut engager un bras de fer avec les Britanniques, ça suffit!", avait lancé la maire de Calais Natacha Bouchart (DVD), au cours d'une conférence de presse organisée lors du Congrès des maires à Paris.

Vers des voies de passage légales?

Si le maire du Portel ne fait pas partie du collectif en question, estimant que ce dernier rassemblait trop peu de maires du littoral, il s'accorde pour dire que les élus du littoral sont "fatigués, désorientés", et que l'image de la Côte d'Opale "subit cette problématique migratoire".

Olivier Barbarin voudrait, lui aussi, voir l'ouverture de voies de passage légales pour que les migrants qui traversent puissent rejoindre les côtes britanniques en sécurité.

"Je ne veux pas que la Manche devienne un cimetière marin. Donc peut-être à nous de trouver des zones sécurisées, des lieux de passage sécurisés", déclare-t-il. Il espère par ailleurs que la visite du ministre de l'Intérieur ne sera pas en vain et "que derrière, concrètement, il se passe des choses".

Bruno Retailleau est d'abord attendu à Calais pour s'entretenir avec la maire Natacha Bouchart, avant de se rendre à Ambleteuse puis à Boulogne-sur-Mer.

Clément Polyn avec Laurène Rocheteau