"C'est épouvantable": la SNSM démunie face à la hausse des tentatives de traversées de la Manche

Ils se regroupent par dizaines sur des embarcations de fortune, souvent surchargées, dans l'espoir de rencontrer un avenir meilleur outre-Manche. Environ 700 migrants qui tentaient de traverser la Manche ont été secourus en mer cette semaine.
Bernard Barron, le président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), mène avec la Marine nationale, les vedettes de la gendarmerie maritime et parfois un appui aérien de l'armée, des missions de sauvetage sur le littoral. Démuni, il constate sur le terrain "une nette recrudescence des tentatives de traversée de la Manche".
"À Calais, on a ramené 50 migrants. Berck a fait la même chose. À Boulogne, je crois qu'il y a eu 200 migrants qui ont été ramenés par la SNSM et par d'autres moyens, énumère-t-il, dépité, au micro de BFMTV. C'est infernal. Ça devient infernal."
"On va chercher des nourrisons en mer, souffle-t-il. On va chercher des bébés de trois mois. C'est épouvantable."
Plus de 15.000 tentatives entre janvier et août
Le procureur de Dunkerque confirme "une activité forte" cette semaine, possiblement poussée par des "conditions météo relativement clémentes" à l'approche de l'hiver.
La traversée de la Manche n'en est pas moins périlleuse. Jeudi, un migrant a été retrouvé mort sur la plage de Wissant, dans le Pas-de-Calais, à proximité d'une petite embarcation. Deux autres exilés ont pour leur part été transportés en "hypothermie sévère" à l'hôpital, selon les informations de l'Agence France-Presse (AFP).
Philippe Dutrieux, préfet maritime, a indiqué le même jour que quelque 15.400 migrants avaient entrepris une traversée de la Manche entre le 1er janvier et le 31 août. 3500 ont été "récupérés en difficulté" dans le détroit et ramenés sur les côtes françaises. En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné environ 9500 personnes, contre 2300 en 2019 et 600 en 2018.