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À Calais, la Ligue de protection des animaux débordée par l'afflux de bébés phoques

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Quinze bébés phoques ont été recueillis depuis le dépuis de l'été par cette LPA, la seule de la région. Un nombre exceptionnel, directement lié au confinement.

Tournesol, Jacinthe, Passiflore, Nénuphar, Bianca, Coquelicot, Eliott... La liste est longue pour Chrystel Gressier, responsable de la faune sauvage à la Ligue de Protection des Animaux (LPA) de Calais. Depuis le début de l'été, elle a dû soigner pas moins de quinze bébés phoques, un chiffre record pour le refuge en neuf ans d'existence.

"On a frôlé la saturation, quinze phoques en même temps c'est exceptionnel", assure la soignante. Une situation compliquée et un afflux inhabituel qui s'expliquent principalement par la crise du coronavirus et le confinement.

"Il n'y avait personne cette année pour surveiller le retour de la mère auprès des petits. Personne pour surveiller non plus que les phoques ne soient pas dérangés par les touristes", déplore-t-elle.

Lorsque des promeneurs s'approchent trop près d'une mère phoque et de son petit, sans forcément avoir l'intention de les déranger, il n'est pas rare que la maman prenne peur et abandonne alors son nouveau-né, qui reste alors sur la plage. Sans les associations pour surveiller ces comportements et empêcher les touristes d'aller au contact des mammifères durant le confinement, les séparations mères-petits se sont multipliées au printemps et au début de l'été.

"Une hausse considérable de travail"

Les bébés phoques abandonnés ont alors "été rappatriés ici très rapidement", raconte Chrystel Gressier, puisqu'ils étaient encore incapables de se nourrir et de survivre seuls. Ce qui a provoqué "une hausse considérable de travail" pour la LPA de Calais, seul centre de ce type de la région.

Dans La Voix du Nord, le refuge explique qu'il a ainsi été contraint d'augmenter sa capacité d'accueil de bébés phoques, "en passant de trois à six bassins de quarantaine". Mais la charge de travail est tout de même restée importante pour les trois salariés du centre, qui ont également dû s'occuper de nombreux rapaces et d'autres mammifères.

"Quand ils retrouvent leur liberté, c'est le plus grand bonheur"

Heureusement, la LPA de Calais va bientôt pouvoir souffler. Sur les quinze petits veaux de mer recueisllis depuis le début de l'été, huit ont déjà été relâchés dans leur milieu naturel. Sur les six bébés phoques restants, trois vont retrouver le large dès la semaine prochaine.

Après deux à trois mois de prise en charge et une vingtaine de kilos pris depuis leur arrivée, les pensionnaires sont en effet capable de se dérbouiller seuls en mer. "Une fois qu'on voit qu'ils se nourrissent correctionnement et qu'ils ont pris du poids, c'est le moment pour nous de les relâcher", justifie Chrystel Greyssier, qui fait part de sa "fierté".

"On a eu l'immense bonheur d'avoir des observations, plusieurs années plus tard, de nos phoques qui ont été relâchés et qui sont en bonne santé, costauds, et qui ont vraiment réussi leur réhabilitation, raconte-t-elle. Quand ils retrouvent leur liberté, c'est le plus grand bonheur."

Après les remises en liberté dans quelques jours, la LPA de Calais aura droit à quelques semaines de répit avant la prise en charge des phoques gris du littoral, à partir du mois de décembre.

Juliette Mitoyen Journaliste BFM Régions