Transition de la maire d'Estevelles: Marie Cau, première maire transgenre, apporte son soutien à Estelle Szabo

Marie Cau devant sa mairie de Tilloy-lez-Marchiennes - François Lo Presti - AFP
Elue en tant qu'homme, la maire d'Estevelles (Pas-de-Calais) Estelle Szabo a obtenu mercredi le soutien de son conseil municipal pour poursuivre son mandat en tant que femme. Si c'est la première fois qu'une élue municipale officialise sa transition au cours de son mandat, cela n'est pas inédit qu'une personne transgenre accède à la fonction de maire en France.
En 2020, Marie Cau est devenue la première maire transgenre élue sur le territoire français, dans le département voisin du Nord, à Tilloy-lez-Marchiennes. Interrogée par La Voix du Nord, elle explique avoir "félicité" Estelle Szabo et estime que le fait qu'un maire soit transgenre doit devenir "un non-événement".
"Elle m’a prévenue, par courtoisie je pense, on a échangé sur Facebook. Je l’ai félicitée, et j’ai respecté son timing pour gérer sa com. La transition est une démarche personnelle avant tout, qu’on gère d’abord avec sa famille et son environnement", juge Marie Cau.
"Monsieur devient madame"
Pour les concernés, ce changement est "un peu un saut de l'ange", mais "les gens dans l'ensemble sont bienveillants ou alors dans l'interrogation parce qu'ils ne connaissent pas le sujet", selon l'édile.
Mais cette annonce n'implique qu'un changement d'habitude. "Il faudra se reprogrammer. Monsieur devient madame. Il y aura forcément des petits couacs au début, et il faudra le prendre avec naturel et bienveillance", indique-t-elle.
"Ca devrait être quelque chose de naturel"
A terme, Marie Cau espère que cette question "n'intéressera plus personne" et sera "un non-événement".
"Ce jour-là, c’est qu’on aura gagné. On ne devrait même pas avoir de notion de coming-out. On a l’impression qu’on passe devant un tribunal public ou médiatique. Mais ça devrait être quelque chose de naturel, comme quelqu’un qui se marie ou qui a des enfants. Mais aujourd’hui on est obligé de se justifier, on en est encore à ce stade. Il faut vraiment que dans les années à venir ça devienne un non-événement" affirme-t-elle.
Marie Cau alerte enfin sur "la montée de l'intolérance et la politisation de l'existence des personnes trans" qui pourraient rendre "de plus en plus dur" les coming out des élus.
"Je pense que ce coming-out en cours de mandat est aussi un message très fort pour dire 'N’ayez pas peur'".