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Tourcoing: ce que l'on sait de l'agression d'une enseignante, frappée par une élève à qui elle avait demandé de retirer son voile

Une enseignante a été agressée par une élève de 18 ans après lui avoir demandé de retirer son voile à Tourcoing (Nord) ce lundi 7 octobre.

Une enseignante a été agressée par une élève de 18 ans après lui avoir demandé de retirer son voile à Tourcoing (Nord) ce lundi 7 octobre. - BFMTV

Une élève de 18 ans a violemment agressé une professeure à Tourcoing, qui venait de lui demander de retirer son voile. Une plainte a été déposée et une enquête ouverte. L'élève a été placée en garde à vue.

Une enseignante du lycée Sévigné de Tourcoing (Nord) a été agressée par une élève lundi 7 octobre après lui avoir demandé de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement scolaire.

Interpellée quelques heures après les faits, l'élève de 18 ans a été placée en garde à vue avant que cette dernière ne soit prolongée ce mardi 8 octobre.

• La professeur "molestée violemment"

Ce lundi, l'altercation entre l'enseignante et l'élève éclate aux alentours de 16h40, alors que la professeure revient d'une sortie scolaire. Dans les couloirs de l'établissement, elle croise trois élèves voilées, à qui elle demande de retirer leurs voiles.

Sur les trois, seulement deux élèves répondent par la positive à la demande, la troisième conteste vivement. Elle explique à l'enseignante s'apprêter à quitter l'établissement. Face à ce refus, l'enseignante lui demande de se calmer et d'obéir à sa demande, mais la femme de 18 ans continue son chemin. Dans la cour de l'établissement, l'enseignante la rattrape et lui rappelle l'interdiction de porter des signes religieux ostentatoires. L'élève aurait poussé la professeure pour continuer son chemin.

S'ensuit un échange très vif avant que la professeure ne demande à la lycéenne de lui donner son identité. C'est à ce moment-là que cette dernière attrape le bras de l'enseignante et lui assène une gifle. Une gifle qu'elle lui a rendue, précise le parquet de Lille.

La jeune fille a alors poussé violemment la professeure contre le mur. La professeure aurait reçu des coups de pied et des gifles devant une vingtaine d'élèves.

Interpellée à l'Assemblée nationale ce mardi, la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet a indiqué que l'enseignante avait été "molestée violemment". Dans son communiqué, le parquet évoque des "coups, menaces et bousculades".

• L'élève placée en garde à vue et une enquête ouverte

Alors que l'élève de 18 ans s'enfuit, la professeure appelle la police pour signaler les faits.

Quelques heures après les faits, elle est interpellée au domicile de ses parents et placée en garde à vue. Une garde à vue qui a été prolongée, précise le parquet ce mardi soir.

De son côté, l'enseignante a porté plainte et une enquête a été ouverte, indique le parquet de Lille. Selon les informations de BFMTV, l'élève en question avait déjà été convoquée pour des atteintes à la laïcité.

• Une mesure conservatoire prise à l'encontre de l'élève

En plus de cette garde à vue, une mesure "conservatoire" a été prise à l'encontre de l'élève de 18 ans. Cette dernière lui interdit "l'accès à l'établissement jusqu'à réunion du conseil de discipline", a indiqué Anne Genetet, ministre de l'Éducation nationale, sur son compte X.

La locataire de l'hôtel Rochechouart a demandé "à ce que des sanctions disciplinaires très fermes soient prononcées compte tenu de la gravité des faits". "Toute atteinte à l'intégrité physique des professeurs sera sévèrement sanctionnée", appuie-t-elle.

Le rectorat de Lille a indiqué dans un communiqué également avoir mis en place un dispositif de soutien "pour l'ensemble de la communauté éducative". Un dispositif qui restera en vigueur "autant que de besoin" a ajouté Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille.

• La ministre a appelé l'enseignante

Comme l'a appris BFMTV ce mardi 8 octobre, Anne Genetet a appelé l'enseignante, qui est aujourd'hui en arrêt pour l'assurer de son soutien. Elle appellera aussi les professeurs.

Devant les députés lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, la ministre a réitéré son message de fermeté. "Je n'accepterai jamais que l'on porte atteinte à l'intégrité physique d'un professeur. Menacer un professeur, c'est menacer la République. Frapper un professeur, c'est frapper la République", a-t-elle répondu à Gérald Darmanin, qui venait de la questionner.

Selon nos informations, l'enseignante a également reçu le soutien de sa hiérarchie et devrait bénéficier de la protection fonctionnelle.

• La classe politique réagit

Sur les réseaux sociaux, la classe politique française a massivement réagi aux faits. Xavier Bertrand, président de la région, a apporté "tout" son soutien à l'enseignante.

"La laïcité est un des piliers de l'école de la République, elle ne se négocie pas. Ne cédons rien", écrit-il, sur son compte X.

Gérald Darmanin, ex-ministre de l'Intérieur et désormais député du Nord, a lui aussi apporté tout son soutien à l'enseignante, dénonçant à l'Assemblée nationale des "faits extrêmement graves".

"Tout le monde doit soutenir nos enseignants et condamner cette violence contre la République elle-même", a-t-il écrit. Violette Spillebout, députée elle aussi du Nord, a décrit une agression "inadmissible et grave".

Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais et présidente du groupe Rassemblement national, a elle aussi réagit, rappelant à Michel Barnier sa déclaration de politique générale.

"Les Français qui voient chaque jour l’école ciblée par les provocations islamistes à répétition ne se paieront pas de mots", a-t-elle indiqué sur son compte X.

Martin Regley Journaliste