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Pollution de l’air, ammoniac… Des habitants d’Escaudœuvres contre la future installation d’une usine de frites surgelées

Le chantier de la futur usine de frite surgelé à Escaudœuvres dans le Nord

Le chantier de la futur usine de frite surgelé à Escaudœuvres dans le Nord - BFM Grand Lille

Dans le Nord, à Escaudœuvres, des habitants s’opposent à l’installation de la future usine de frites surgelées, actuellement en cours de chantier. Selon eux, les répercussions seraient nuisibles, entre pollution de l’air, bruit et mauvaises odeurs, avec en prime la forte présence d’ammoniac.

Mauvaises odeurs, bruit, ou encore présence d'ammoniac... Autant d’arguments que soulèvent des habitants d’Escaudœuvres, dans le Nord, pour s’opposer à l’installation d’une future usine de frites surgelées du groupe belge Agristo, dont l’ouverture est prévue d’ici 2027.

Actuellement en chantier sur le site de l’ancienne sucrerie, ce futur site, présenté comme capable de produire jusqu’à 300.000 tonnes de frites par an, commence déjà à détériorer le quotidien de certains riverains.

"On a presque une bombe à côté de nos habitations"

"Dès que les camions arrivent, ça tremble dans les maisons. On ouvre les carreaux, on a la poussière dans les maisons. Les salissures sur les façades, plus le trafic, les bouchons...", déplore à BFM Grand Lille Jérome, riverain et vice-président de l'association des habitants "AQVERSE".

Outre ces nuisances, l’association pointe également la présence inquiétante de 33 tonnes d’ammoniac. Un produit couramment utilisé pour le fonctionnement des congélateurs où sont stockées les frites, mais potentiellement explosif en cas d’exposition à de fortes chaleurs.

Capture d'écran d'une publication Facebook de la page AQVERSE contre l'installation d'une usine de frites surgelées à Escaudœuvres
Capture d'écran d'une publication Facebook de la page AQVERSE contre l'installation d'une usine de frites surgelées à Escaudœuvres © Facebook/AQVERSE

"Au départ on nous avait dit ‘très peu, cinq tonnes’. Aujourd’hui, on a la certitude que ce sont 33 tonnes", alerte Dominique Quentin, présidente de l’association AQVERSE.

L’autre sujet de préoccupation, c’est l’installation "d’un méthaniseur" ou encore de "stations d’épuration", souvent sources de fortes odeurs et de nuisances sonores continues, comme le souligne une internaute sur le groupe Facebook.

"Bonjour les odeurs et le ronronnement permanent dû au brassage et à la ventilation des extractions sur le haut du bâtiment!! Vous voulez ça? Non nous n'en voulons pas!!", s'agace l'habitante, qui montre en exemple dans une vidéo l’usine Agristo à Wielsbeke en Belgique.

C’est insupportable d’imaginer qu’on a presque une bombe à côté de nos habitations", conclut Dominique Quentin.

Une opportunité économique selon la mairie

Si les inquiétudes sont réelles, la municipalité considère que ce projet ne doit pas devenir un facteur de division.

Dans le même esprit que certains habitants du Cambrésis ayant accueilli l’annonce en 2023 comme une opportunité "d’avoir du travail pour les gens", la mairie y voit elle aussi un levier économique, notamment après "la perte de 120 emplois directs de l’usine TEREOS".

"Cette entreprise va recruter près de 350 contrats pérennes. Malgré l’accompagnement dans le projet, l’équipe municipale reste vigilante sur ces sujets (eau, pollution et nuisances…)", déclare la mairie.

En attendant, une enquête publique est ouverte jusqu’au 26 mai, pour évaluer notamment les éventuels risques sanitaires liés à ce projet.

Morgane Dubeau, Aurélie Chialvo avec Alexandre Simoes