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Pas-de-Calais: trois personnes condamnées pour avoir séquestré et torturé une femme en 2018

Entrée de la "salle des assises" de la cour criminelle du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. (Photo d'illustration)

Entrée de la "salle des assises" de la cour criminelle du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. (Photo d'illustration) - PHILIPPE HUGUEN

Trois personnes ont été condamnées jeudi à des peines de 25 à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir séquestré, torturé et violé une jeune femme durant des semaines en 2018 à Calais.

La cour d'assises du Pas-de-Calais a condamné jeudi un trio de Dunkerquois, deux frères et l'épouse du plus jeune, à des peines de 25 à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir séquestré, torturé et violé une jeune femme durant des semaines en 2018 à Calais.

A l'issue d'une semaine d'audiences tenues à huis clos, à la demande de la partie civile, la cour a infligé la plus forte peine à la femme du trio, Cécile, 42 ans. Elle est condamnée à 30 ans de réclusion assortie de 20 ans de sûreté.

Son jeune époux, Dylan, 23 ans, a été condamné à 25 ans dont 16 de sûreté, et son beau-frère Jessy, 26 ans, à 28 ans dont 18 de sûreté. Les trois étaient impassibles à l'énoncé du verdict.

L'avocate générale, la substitute Diane Sytsma, avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour les trois co-accusés, jugés pour séquestration, actes de torture ou de barbarie, viols et tentative d'extorsion à l'encontre du père de la victime.

L'avocate de la jeune femme, Me Françoise Cambrai, s'est refusée à tout commentaire "par respect" pour sa cliente et à sa "demande". Absente au premier jour du procès, la jeune femme n'est venue témoigner que jeudi.

Jalousie envers la victime

Les faits remontent à l'automne 2018. Fin novembre, la victime, alors âgée 18 ans, est prise en charge dans une rue de Calais par une automobiliste, hagarde, la tête rasée et souffrant de nombreuses brûlures et plaies.

Elle racontera avoir subi une escalade de sévices durant plus de six semaines au domicile de Cécile et Dylan, chez qui elle s'était installée après s'être disputée avec son père et avoir rompu avec son petit ami. Selon ses dires, Dylan était un ancien ami de collège.

Le couple et Jessy étaient notamment accusés de l'avoir privé de nourriture et sommeil, l'avoir violée à répétition, lui avoir fait subir des simulations de noyade.... Ils avaient reconnu les faits durant l’enquête, s'en renvoyant la responsabilité.


Présentée par son beau-frère comme le "maître de la bande", Cécile, une mère de quatre enfants dont deux placés, avait affirmé avoir agi par jalousie envers la jeune femme.

Les expertises médicale et psychologique ont mis en évidence chez la victime l'existence d'un trouble post-traumatique et la persistance de cauchemars, troubles anxieux et phobiques.

L.B avec AFP