Para-athlète verbalisé dans le TGV: la SNCF pointe un problème tarifaire et ouvre une enquête interne

Il dit s'être senti "humilié". Alors qu'il voyageait en TGV de Lille à Paris, le 13 janvier, Axel Alletru a eu la mauvaise surprise d'être verbalisé. Une amende salée: 149 euros.
Le para-athlète, touché par une incapacité de 80% dans les jambes, était assis sur une place réservée aux personnes à mobilité réduite (PMR) lorsqu'il a été contrôlé. L'ensemble de ces sièges se situent en première classe, à l'étage du bas des voitures. Or la place qui lui avait été réservée par une tierce personne se trouvait en deuxième classe, à l'étage.
Sollicitée par BFMTV, la SNCF a justifié la verbalisation, arguant d'un problème d'ordre tarifaire. "L'un des faits générateurs, c'est le fait qu'il n'avait pas le bon billet", resitue Laëtitia Monrond, directrice de l'accessibilité chez SNCF Réseau. "Il voyageait en première classe avec un billet de seconde. C'est cette verbalisation qui a été faite."
La compagnie ferroviaire indique toutefois qu'une enquête interne a été ouverte. La contrôleuse à l'origine de la verbalisation doit être entendue par sa hiérarchie.
"Pas d'empathie du tout"
Axel Alletru s'est indigné de cette amende sur ses réseaux sociaux, puis au micro de BFM Grand Lille: "J'ai regardé s'il n'y avait pas de personnes en situation de handicap qui étaient présentes dans le wagon. Toutes les places fauteuils étaient libres, je me suis donc permis de m'asseoir sur ce fauteuil [...] car je ne pouvais pas rester debout, ni monter à l'étage".
À la contrôleuse, "j'explique que je ne peux pas monter", rembobine le trentenaire, en béquilles ce jour-là. "J'explique que j'ai des attelles, que j'ai un fauteuil roulant." Il se rendait justement dans la capitale pour en obtenir un nouveau.
"Cette personne-là n'a pas eu d'empathie du tout", regrette le para-athlète, tout à la fois pilote automobile, coureur de BMX et nageur. "Il y a des règles, on les connaît. Mais je pense que parfois il faut s'adapter dans les cas exceptionnels."
Selon le Nordiste, la contrôleuse n'a pas souhaité effectuer les démarches pour vérifier qu'il était bien catégorisé en tant que voyageur PMR avec fauteuil roulant et bénéficiaire du service Accès Plus de la SNCF, dédié aux personnes porteuses de handicap.
Il estime que "ce genre de situation montre à quel point il est urgent de comprendre que le handicap ne se limite pas à une chaise roulante". Car "ce n'est pas un objet qui fait le handicap, mais une réalité physique et invisible parfois mal perçue".