BFM Lille
Grand Lille

"On souhaite que le ministre s'excuse": à Auchel, des enseignants en grève après des menaces de bikers

Un préavis de grève a été déposé par le personnel de la cité scolaire Lavoisier à Auchel, dans le Pas-de-Calais.

Un préavis de grève a été déposé par le personnel de la cité scolaire Lavoisier à Auchel, dans le Pas-de-Calais. - Google

Estimant avoir été peu soutenus, ils se sont mobilisés mardi 5 décembre devant cet établissement du Pas-de-Calais.

Les professeurs de la cité scolaire Lavoisier à Auchel (Pas-de-Calais) étaient en grève mardi 5 décembre. Ils se sont mobilisés après l'envoi d'un courrier de l'Éducation nationale remerciant un groupe de motards pour leur action de protection envers une élève harcelée il y a deux semaines.

Depuis, les bikers sont accusés d'avoir proféré des menaces contre l'équipe éducative.

Le ministère et le rectorat ont reconnu leur erreur. La rectrice de l'académie de Lille, Valérie Cabuil, s'est d'ailleurs rendue sur place le jeudi 30 novembre.

"La rectrice rappelle très clairement son plein soutien, ainsi que de celui du ministère, à l’ensemble des personnels et aux personnels de direction de l’établissement", communiquait alors le rectorat.

"Ce n'est pas suffisant"

Mais les enseignants de l'établissement scolaire réclament des excuses de la part du ministère de l'Éducation.

"On n'est pas vraiment là par rapport aux bikers. On est vraiment là par rapport à la réaction du rectorat et du ministère. On n'a pas eu leur soutien tout de suite", déclare un professeur de mathématiques gréviste sous couvert d'anonymat.

"On souhaite que le ministre s'excuse. Madame le recteur est venue s'excuser avec madame la conseillère sociale du ministre, mais ce n'est pas suffisant", ajoute un autre professeur.

Un sentiment d'incompréhension

"Les collègues se sentent incompris et on voit plutôt une injustice", poursuit une autre.

"Il y a une méprise du ministère. C'est dommage parce qu'ils ne se sont pas assez renseignés, je pense. Et du coup, ils ont envoyé une lettre aux bikers, alors que ça n'avait pas lieu d'être", tempère une autre gréviste.

Le président du club de motards, soupçonné d'avoir menacé la direction, devait être jugé lundi 4 décembre en comparution immédiate à Béthune. Son audience a finalement été renvoyée au 8 janvier.

Solenne Bertrand