"On est déjà assez touchés": la détresse des sinistrés de Bihucourt face aux escrocs à l'assurance

Dans les rues de la commune pas-de-calaisienne de Bihucourt, les traces de la tornade sont toujours là. Aux alentours de 19 heures dimanche dernier, une tornade a pris de court les 350 riverains et a semé la désolation dans le village. 90 habitations ont été touchées, dont 48 trop endommagées pour être utilisées, même partiellement et environ 150, 200 personnes sont à reloger.
Une semaine après, les travaux de reconstruction ont commencé. Ce type d'événement étant couvert par tous les contrats d'assurance habitation, des ouvriers mandatés par les compagnies d'assurance sont déjà à l'œuvre. Et certains en profitent: depuis le drame, les habitants de Bihucourt voient défiler de faux artisans.
"On a besoin d'aide, pas qu'on nous enfonce"
L'un des sinistrés, Pascal, témoigne au micro de BFMTV avoir vu, depuis la passage de la tornade, passer "une file de 150 couvreurs qui venaient en urgence nous venir en aide". "Mais sur les 150, il n'y en avait que 20-25 envoyés par nos assurances", soupire-t-il. Certains prétendent réaliser des "contre-expertises", et que les riverains sont "obligés de payer".
"On est déjà assez touchés, on est marqués, on a besoin d'aide, pas qu'on nous enfonce", peste le sinistré.
Face à ce défilé frauduleux, la mairie, avec l'aide de la gendarmerie, a décidé de filtrer toutes les entrées d'experts dans la commune. "Il y avait un danger, donc pour protéger au maximum les gens, on filtre", explique l'édile Benoît-Vincent Caille. Selon le maire, ces arrivées entraînent également un risque de "suraciddent". "Les premiers jours, ça affluait de partout", se rappelle-t-il.
Message de vigilance
Pour protéger les habitants, la municipalité fait également passer un message de vigilance. Elle rappelle aux riverains que les sinistrés n'ont aucun frais à avancer: le règlement des travaux de réparation est à la charge exclusive de l'assurance.
Pour faciliter les démarches, au lieu du délai de déclaration de 5 jours, le groupe Covéa, qui détient les assureurs MAAF, MMA et GMF, a annoncé des mesures exceptionnelles, portant notamment le délai de déclaration à 30 jours, avec la possibilité d'une avance sur indemnités immédiate, et d'une prise en charge du relogement pendant un an.