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Nord: une femme transgenre fait condamner la CPAM de Roubaix-Tourcoing pour discrimination

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Après trois refus de remboursement de la CPAM de Roubaix-Tourcoing pour son opération mammaire, Capucine a finalement obtenu gain de cause. Elle se bat désormais avec son association pour que cela ne se reproduise plus.

Une victoire au terme d'un long combat. Fin février, la CPAM de Roubaix-Tourcoing était condamnée pour discrimination envers une femme transgenre. A l'occasion de la journée internationale de visibilité transgenre, ce 31 mars, Capucine Hasbroucq à l'origine de cette procédure judiciaire, revient sur son parcours.

Il y a six ans, cette Nordiste a entamé sa transition de genre, le début d’une nouvelle vie. "Après un petit déboire amoureux, je me suis dit 'Capucine tu sais qui tu es au fond de toi-même, arrête de te mentir à toi-même, arrête de mentir aux autres et vis ta vie'", explique-t-elle.

Commence alors un long chemin pour s’affirmer en tant que femme aux yeux de tous, épaulée par l'équipe médicale transidentitaire du CHU de Lille. "J'ai commencé par les hormones. Il y a deux ans j'ai fait une vaginoplastie", confie Capucine au micro de BFM Lille. "Je sais qui je suis, je suis une femme transgenre, et je le revendique".

Trois refus de remboursement

Entre février et avril 2021, elle sollicite ensuite la prise en charge d’une mammoplastie auprès de la CAM de Roubaix-Tourcoing. Cette opération dite de réassignation doit être prise en charge par la Sécurité sociale.

Pourtant, le remboursement lui est refusé à trois reprises, sans aucune justification. Elle saisit alors le tribunal administratif de Lille, et il y a un mois, après une longue procédure judiciaire, la justice lui donne raison, condamnant l'organisme pour discrimination.

"Il y a eu une discrimination entre une femme cisgenre, donc une femme qui est naît dans son genre de naissance, et une femme transgenre", estime Capucine.

Un combat quotidien

Loin de crier victoire, Capucine se bat aujourd’hui pour que cela ne se reproduise plus. Avec son association "En-Trans", elle milite auprès des institutions de la région pour simplifier et uniformiser les démarches.

En attendant elle est impatiente. Son opération est enfin programmée, en début de semaine prochaine.

Chloé Berthod et Alicia Foricher