Nord: l'intersyndicale des agents du département demande la démission du président Christian Poiret

Christian Poiret, président du conseil départemental du Nord, lors de ses vœux 2025 aux Nordistes. - Capture d'écran Youtube/Nord info
"Il doit partir!" L'ensemble des huit organisations syndicales du Nord se sont réunies dans un communiqué ce mardi 11 février pour réclamer la démission du président (divers droite) du conseil départemental, Christian Poiret.
Elles demandent aux élus "d'agir pour exiger la démission de Christian Poiret et d'ouvrir une nouvelle voie, plus respectueuse des agents et des usagers".
En cause: des propos répétés du président jugés alarmants et à l'encontre des professionnels et des populations. L'intersyndicale dénonce une "dégradation massive de notre service public" couplée d'un "climat toxique alimenté par des propos irresponsables et une gestion autoritaire".
"Faites autre chose"
Lors de sa cérémonie des vœux le 24 janvier, une phrase du président avait mis le feu aux poudres. Ce jour-là, plusieurs travailleurs de l'aide à l'enfance avaient manifesté pacifiquement pour dénoncer les coupes budgétaires et la réduction de leurs moyens.
Une situation qui n'avait pas plu à Christian Poiret qui avait alors rétorqué: "si vous avez un travail en mode dégradé, faites autre chose que travailler au département du Nord".
Quelques jours plus tard, l'élu a tenté de s'expliquer. Selon lui, il a tenté de calmer la situation mais les manifestants ont continué à "perturber la cérémonie".
"Je regrette cet événement sachant que les encadrants avaient été reçus quelques heures avant la cérémonie par la directrice générale des services du département, dans une volonté affirmée de dialogue, rencontre à laquelle les travailleurs sociaux invités ne se sont pas présentés", écrivait Christian Poiret le 29 janvier dernier.
Un bilan défendu devant l'Assemblée nationale
Devant la commission d'enquête sur la protection de l'enfance le 5 février, le président du conseil départemental du Nord a défendu son bilan, tout en demandant l'aide de l'État.
"La protection de l’enfance est notre priorité, mais j’ai rappelé que la situation à laquelle nous sommes confrontés dépasse le seul cadre d’intervention du département", avait-il déclaré.
Lors de cette audition, l'élu a également été interrogé sur ses propos tenus face aux agents de la protection de l'enfance. "Quand je suis dans une cérémonie de vœux, je ne suis pas dans un cirque. Voilà pourquoi j’ai réagi comme ça", s'est justifié Christian Poiret.
"Un climat de terreur"
De leur côté, les organisations syndicales dénocent une "attitude profondément dangereuse". "Le rôle d'un président du département est de rassembler, de protéger et de servir. Or, Christian Poiret a failli à cette mission. Ses propos et son attitude ont divisé, blessé et affaibli le personnel."
Les syndicats estiment que l'élu nordiste n'est "pas à la hauteur de sa fonction". Selon eux, Christian Poiret a une obligation de moyens et de résultats vis à vis des missions sur la protection d'enfants, qui le pousse à instaurer "un climat de terreur".
Si les syndicats appellent donc les élus départementaux à exiger sa démission, ils réclament également l'instauration d'un "dialogue constructif avec les agents et leurs représentants". Un dialogue qui passerait, selon eux, par la construction d'un "nouvel exécutif".
Ils tirent aussi la sonnette d'alarme quant à l'état de santé du service public nordiste et surtout de ses agents.
Christian Poiret n'a pour l'instant pas réagi publiquement à la demande des syndicats. Le député LFI de la 8e circonscription du Nord, David Guiraud, a quant à lui expliqué sur X qu'il ne pouvait "qu'appuyer cette interpellation" au vu de "l'arrogance et de l'irresponsabilité dangereuse" du président.