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"Faites autre chose": après ses propos face à des agents de l'aide à l'enfance, Christian Poiret s'explique

Le siège du conseil départemental du Nord à Lille (illustration).

Le siège du conseil départemental du Nord à Lille (illustration). - BFM Grand Lille

Le président du Conseil départemental avait fermement invité des travailleurs sociaux venus manifester leur mécontentement à aller faire "autre chose que travailler au département du Nord".

Après l'altercation, les explications. Christian Poiret, le président (divers droite) du conseil départemental du Nord, dit vouloir "rétablir la vérité" ce mercredi 29 janvier.

Cinq jours après la vive opposition ayant pris place entre Christian Poiret et des manifestants issus de syndicats défendant les agents de l'aide à l'enfance, le président du Nord s'est fendu d'un long communiqué pour tenter d'expliquer sa réaction "ferme" face aux manifestants.

L'élu est sous le feu des critiques depuis vendredi 24 janvier dernier, date à laquelle il présentait ses vœux à Téteghem (Nord). Lors de la cérémonie, des agents de l'aide à l'enfance avaient protesté contre les coupes budgétaires qui planent sur leurs services. Munis de pancartes, des agents s'étaient levés lors de la prise de parole de Christian Poiret.

La réaction du président du département ne s'était alors pas faite attendre. "Si vous avez un travail en mode dégradé, faites autre chose que travailler au département du Nord", avait-t-il lancé, cinglant.

"Violence et agressivité"

Ce mercredi, Christian Poiret affirme pour se défendre que des "collaborateurs sont intervenus à l’initiative du syndicat SUD pour manifester leurs revendications avec violence et agressivité", ces derniers n'ayant cessé d'interrompre la prise de parole en scandant leur désaccord. Toutefois, Christian Poiret dit "regretter" la tournure des faits marquée par une absence d'échanges entre les deux parties.

"Je regrette cet événement sachant que les encadrants avaient été reçus quelques heures avant la cérémonie par la directrice générale des services du Département, dans une volonté affirmée de dialogue, rencontre à laquelle les travailleurs sociaux invités ne se sont pas présentés", écrit Christian Poiret.

"J’ai tenté d’expliquer avec calme les difficultés du département du Nord: les manifestants ont continué à perturber la cérémonie. Je leur ai demandé de quitter la salle de façon ferme", ajoute encore le président du Nord.

Christian Poiret vante son action

Dans ses écrits, Christian Poiret justifie ensuite son action récente afin de faire valoir les besoins financiers du secteur de l'aide à l'enfance dans le département.

"J’ai demandé à l’Etat, compte tenu du caractère hors normes du département du Nord (2,6 millions d’habitants) des crédits supplémentaires pour améliorer le fonctionnement de notre politique de protection de l’enfance et, de manière générale, de nos politiques de solidarité pour les personnes âgées et pour les personnes en situation de handicap", revendique-t-il, tout en rappelant le "travail formidable effectué par l’ensemble des travailleurs sociaux et médico-sociaux qui sont confrontés chaque jour à la détresse sociale du Nord".

Les agents avaient justement choisi de manifester durant la cérémonie des vœux pour pointer du doigt un dialogue qu'ils estiment rompu avec le président du département. Parmi leurs principaux griefs: une coupe budgétaire de trois millions d'euros annoncée pour l'aide aux jeunes en difficulté.

"Ces trois millions de budget en moins vont impacter 60 salariés, des éducateurs de prévention spécialisée", expliquait Anaïs Demuynck, déléguée syndicale Force ouvrière et travailleuse sociale à Dunkerque.

Après les propos de Christian Poiret, du côté de l'opposition, plusieurs groupes de gauche avaient publié un communiqué pour dénoncer une réaction "véhémente et incompréhensible" du président du conseil départemental.

Alexis Lalemant Journaliste