Nord: l'ex-trésorier du CSE d'Ascoval condamné à un an de prison ferme pour avoir détourné 600.000 euros

Bruno Kopczynski, ancien syndicaliste d'Ascoval, en 2018 - FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Le tribunal correctionnel de Lille a condamné vendredi à trois ans de prison, dont deux avec sursis, Bruno Kopczynski, ex-trésorier du comité d'entreprise d'Ascoval, pour avoir détourné plus de 600.000 euros et produit de fausses factures.
Reconnu coupable d'"abus de confiance" au préjudice du CSE de l'aciérie Ascoval, entre juillet 2017 et février 2020, et de "faux et usage de faux", M. Kopczynski, 56 ans, a également été définitivement interdit d'exercer une profession commerciale ou industrielle et de gérer une entreprise.
Le tribunal a aussi condamné pour "recel" son épouse, 55 ans, et son fils, 30 ans, à 18 mois de prison, dont 10 avec sursis, ainsi qu'à l'interdiction définitive de gérer une entreprise pour la première, et pendant cinq ans pour le second.
Les deux biens immobiliers du couple, saisis, ont été confisqués.
Les trois prévenus devront verser l'équivalent des sommes détournées au CSE d'Ascoval, qui s'était constitué partie civile.
Le ministère public avait requis trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, à l'encontre de M. Kopczynski, ainsi que l'interdiction définitive de gérer une entreprise, et l'obligation d'indemniser les victimes.
Il avait aussi requis deux ans d'emprisonnement, dont un avec sursis, à l'encontre du fils du prévenu et un an de prison avec sursis contre son épouse.
600.000 euros "frauduleusement" débités des comptes du CSE
Lors de l'audience début novembre, le prévenu avait reconnu des malversations, mais tenté de justifier une partie des dépenses, en affirmant avoir "utilisé toutes les ficelles" pour sauver Ascoval.
Selon l'enquête, plus de 600.000 euros avaient été "frauduleusement" débités des comptes du CSE dont plus de 500.000 vers l'entreprise "Eso prod", une société de spectacles aujourd'hui liquidée -dirigée "de droit" par M. Kopczynski et son épouse, mais "de fait" par leur fils- et dont 50% du chiffre d'affaires provenait d'Ascoval.
Il était reproché à M. Kopczynski d'avoir versé une partie de la somme "sans aucun justificatif", surfacturé certaines prestations et produit de fausses factures "a posteriori" pour justifier des irrégularités.
Plus de 55.000 euros ont également été débités en retraits d'espèces, paiements par carte bancaire, mais aussi chèques, virements et "prêts d'honneur", versés sur le compte joint qu'il partageait avec son épouse et 11.550 euros versés sur le compte de leur fils.