Nord: des agents municipaux de Wasquehal privés de télétravail, l'opposition craint "une mise en danger"

"Le télétravail sera systématisé et j'appelle tous les travailleurs et tous les employeurs à y avoir recours à chaque fois qu'ils le peuvent." Ces mots d'Emmanuel Macron datent du 31 mars dernier. Voilà pour la théorie. À la mairie de Wasquehal, la pratique est différente.
Il y a quelques jours, le directeur général des services a demandé aux agents municipaux de faire leur retour en présentiel dès le 6 avril. Dans ce mail envoyé en interne, que BFM Grand Lille a pu consulter, l'intéressé ne fait exception que pour les employés avec enfant à charge.
Interpellée par des agents municipaux, l'opposition réclame désormais des explications. "Nous aimerions savoir s'il y a véritablement un besoin de la mairie de les avoir en présentiel, s'interroge David Thiébaut, élu d'opposition, circonspect face à cette décision.
"Dans ces personnes, il y a des gens qui sont à risque. Si on oblige les gens à venir travailler alors que l'on pourrait faire autrement, moi j'estime qu'il y a une mise en danger", complète-t-il.
"Faire tourner les services publics"
De son côté, la maire DVD de Wasquehal explique vouloir donner la priorité aux agents avec enfant à charge tout en maintenant la continuité du service public. "On est vraiment sur le terrain", assure Stéphanie Ducret au micro de BFM Grand Lille.
"On a des agents qui font tourner la collectivité, qui font tourner les services publics. On n'est pas du tout sur des agents qui seraient dans des bureaux", affirme l'élue.
Dans ce contexte sanitaire, la mairie était-elle d'aillleurs obligée d'avoir recours au télétravail? Tout employeur qui ne respecte pas la consigne du gouvernement "ne s'expose pas à une sanction pour non-respect du télétravail", explique Me Henry-François Catoire, avocat en droit du travail. En revanche, rappelle-t-il, "si on se retrouve avec un cluster qui vient se développer au sein de la structure, là il engage sa responsabilité parce qu'il n'aura pas protégé ses agents".
À ce jour, aucun des 496 agents de la municipalité n'a fait usage de son droit de retrait.