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Modernisation du métro à Lille: la métropole attaque Alstom en justice et dénonce un retard "historique"

Alstom a un parcours boursier difficile

Alstom a un parcours boursier difficile - AFP

La métropole européenne de Lille déplore le retard accumulé par Alstom qui devait livrer un nouveau système de pilote automatique et 27 nouvelles rames en 2016.

Une situation "sans précédent dans l'histoire des transports urbains en France". La métropole européenne de Lille (MEL) a annoncé ce lundi 27 novembre dans un communiqué déposer un recours en référé contre Alstom en raison du retard accumulé "d'au moins dix ans" dans les travaux de modernisation du métro lillois.

"Le président de la MEL, Damien Castelain, décide de mettre fin ce jour à la médiation engagée avec Alstom et d’aller en justice pour obtenir de la société et de ses dirigeants qu’ils assument enfin leurs responsabilités envers la MEL et les usagers du métro face à une situation critique sans précédent dans l’histoire des transports urbains en France" écrit la MEL dans son communiqué.

Deux expertises et un avenant

La collectivité rappelle qu'en 2012, elle a conclu un accord avec Alstom de 266 millions d'euros pour implanter un nouveau pilote automatique et acquérir 27 nouvelles rames de métro et ainsi "anticiper l'augmentation du trafic" dans la région lilloise.

Le tout devait être livré en 2016. "À la suite des retards accumulés par Alstom, la MEL a engagé une expertise en 2018 puis une médiation en 2019 qui a abouti à un avenant en janvier 2020", précise la MEL.

De cet avenant a découlé une nouvelle date de mise en service: avril 2023. Une échéance de nouveau repoussée à juillet puis décembre de la même année en raison de l'épidémie de Covid-19.

65 anomalies

Une deuxième médiation a été engagée en décembre 2022 après l'échec des essais du pilote automatique. Mais près d'un an plus tard, en septembre dernier, 65 anomalies empêchent toujours le système de fonctionner.

"Ce nouveau revers ne permet pas d’envisager la mise en service du pilote automatique et des nouvelles rames de 52 mètres avant 2026, soit un retard prévisionnel d’au moins 10 ans", déplore l'institution.

Si Alstom "a reconnu à de multiples reprises être entièrement responsable de la dérive sans précédent du projet", la société refuse d'indemniser la MEL pour les préjudices subis, toujours selon la MEL.

Cette dernière veut désormais déposer un recours en référé et ainsi "contraindre Alstom à remplir intégralement ses obligations aux termes du marché de modernisation du métro de Lille et à indemniser la MEL pour l’ensemble des préjudices subis, y compris en termes environnementaux".

Emilie Roussey