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Lycée Averroès: Elisabeth Borne nie un traitement inéquitable, évoque le risque d'"entrisme"

Des étudiants devant le lycée Averroès à Lille le 28 septembre 2023

Des étudiants devant le lycée Averroès à Lille le 28 septembre 2023 - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Élisabeth Borne a indiqué, ce mercredi 21 mai, que le lycée musulman Averroès ne faisait pas l'objet d'un traitement inéquitable comparé à d'autres établissements.

La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne a réfuté que le lycée musulman Averroès fasse l'objet d'un traitement inéquitable comparé à d'autres établissements, notamment le lycée catholique Stanislas, évoquant un refus de contrôle et renvoyant à un rapport sur "l'entrisme" examiné mercredi.

Questionnée par Paul Vannier (LFI), corapporteur de la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire, qui estimait qu'il y avait un "deux poids deux mesures" entre le traitement du lycée Averroès, qui s'est vu retirer son contrat avec l'Etat, et le lycée parisien Stanislas, Mme Borne a répliqué qu'il était "très grave (...) de créer le doute chez nos concitoyens musulmans sur le fait qu'il y aurait" une différence de traitement à leur égard.

Des "manquements graves"

Le contrat d'association entre l'État et le lycée Averroès avait été résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des "manquements graves aux principes fondamentaux de la République". Un tribunal administratif lillois avait décidé fin avril de le rétablir. Mme Borne avait alors déclaré vouloir faire appel, ce qu'elle a répété mercredi.

Elle a justifié sa décision par un refus de contrôle des dirigeants d'Averroès "inacceptable" pour un établissement "financé à 75% par des financements publics". Elle a aussi affirmé que les établissements musulmans "feront l'objet d'un traitement équitable", invitant la commission à "prendre connaissance du rapport qui a été publié aujourd'hui (mercredi) sur l'entrisme".

De "nouvelles propositions"

Le président Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de "nouvelles propositions" dans la foulée de ce rapport sur les Frères musulmans et l'islamisme politique en France, qui mentionne trois secteurs qui seraient particulièrement visés par un "entrisme par le bas", dont l'Education nationale, supérieure et les sports.

M. Vannier, pour sa part, a déclaré qu'il y a, à sa "connaissance, trois établissements sous contrat d'association qui, depuis 1959, ont vu leur contrat être rompu. Sur ces trois, deux sont des établissements se rattachant au réseau musulman: le lycée Averroès de Lille, la cité scolaire Al Kindi du Rhône".

À l'inverse, au sein de l'établissement privé catholique Stanislas, des dysfonctionnements ont été relevés, sans que son contrat avec l'Etat soit remis en cause, a-t-il souligné.

Il a aussi mentionné de très nombreux contrôles effectués auprès des établissements musulmans sous contrat comme Averroès, relevant à l'inverse une absence de contrôles pour les établissements privés catholiques sous contrat.

Le président de la fédération nationale de l'enseignement privé musulman, Makhlouf Mamèche, avait dénoncé un "acharnement politique" sur le réseau privé musulman, lors d'une audition en avril de la commission d'enquête.

S.A avec AFP