Lille: Martine Aubry réitère sa demande d'ouverture d'une "salle de shoot"

Martine Aubry, la maire de Lille. - -
La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, a renouvelé auprès d'Élisabeth Borne sa demande d'ouverture d'une salle de consommation de drogues à moindre risque dans sa ville, à laquelle le ministre de l'Intérieur s'était publiquement opposé en 2021, a-t-elle annoncé mercredi sur Twitter.
Dans un courrier daté de lundi et rendu public sur Twitter ce mercredi, Martine Aubry écrit à la Première ministre souhaiter que "les raisons politiques qui ont bloqué le dossier lillois s'effacent pour que vous puissiez faire procéder à un nouvel examen de celui-ci, au nom de la santé publique et de la lutte contre la drogue".
Opposition de Gérald Darmanin
Elle rappelle qu'en juin 2021, le ministre de la Santé Olivier Véran s'était engagé personnellement à autoriser ce projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR), mais que dans le même temps, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait fait savoir publiquement son désaccord avec le projet. La salle devait s'implanter dans un quartier où la police luttait contre des points de deal.
Des échanges avec les cabinets du ministre de l'Intérieur et du Premier ministre Jean Castex n'avaient ensuite pas permis de trouver un autre lieu d'implantation, les nouvelles hypothèses ne correspondant pas au cahier des charges, selon Martine Aubry.
Le Premier ministre avait ensuite "mis en sommeil" le projet en octobre 2021, le jour même où était entérinée la prolongation pour cinq ans de l'expérimentation de ces salles et leur introduction au sein des centres d'addictologie, comme c'est le cas pour le projet lillois, pointe Martine Aubry.
"Je peux comprendre qu'un ministre s'oppose au principe de SCMR, mais il faut en l'espèce seulement appliquer la loi et ce de manière d'autant plus urgente que nous faisons face à une recrudescence de la consommation de crack", écrit la maire.
Déjà expérimentées à Paris et Strasbourg depuis 2016, les SCMR permettent aux toxicomanes de s'injecter de l'héroïne et d'autres opiacés avec du matériel stérile et, dans une moindre mesure depuis fin 2019, de fumer du crack dans un environnement sécurisé.