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Lille: la décision de l'évacuation de la friche Saint-Sauveur rendue le 22 août prochain

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La métropole de Lille et la mairie souhaitent faire réhabiliter les 23 hectares de la friche Saint-Sauveur, occupés par des migrants, pour en faire un nouveau quartier. L'évacuation avait été suspendue le 25 juillet dernier.

Audience décisive. Le tribunal judiciaire de Lille se penchait ce mardi sur l'avenir des occupants de la friche Saint-Sauveur dont l'évacuation avait été suspendue le 25 juillet dernier alors que la métropole et la mairie souhaite réhabiliter le terrain.

Un site aux conditions insalubres

Depuis quatre ans, des dizaines de personnes, sans-abris et demandeurs d'asile, vivent dans des conditions sommaires au niveau de la friche Saint-Sauveur à Lille. Un site marqué par la misère sociale, selon les associations et les riverains. Ces conditions de vie sont décrites comme inhumaines alors que trois personnes ont été retrouvées mortes sur le camp au printemps dernier.

Pour mettre fin à l'insalubrité et au problème d'ordre public, une ordonnance d'évacuation avait été prise en juin dernier mais suspendue à la dernière minute. Les avocats d'une vingtaine d'occupants justifiaient cette suspension dans l'espoir d'obtenir du temps pour leur trouver des solutions de relogement. Des associations, elles, demandaient une mise à l'abri et une prise en charge digne des personnes.

Délibéré de deux semaines

Cette suspension d'évacuation était donc à l'ordre du jour du tribunal. L'avocat des propriétaires du site a notamment mis en avant deux points pour lesquels l'ordonnance de suspension est irrecevable dont une erreur de procédure et le peu de personnes présentes sur le site.

De son côté, l'avocat -qui représente 26 personnes vivant dans la friche- a défendu la présence de personnes sur le camp notamment des femmes enceintes et des enfants en bas âge -certains d'entre eux étaient d'ailleurs présents à l'audience. Selon lui, une liste de noms a aussi été transmise à la Métropole de Lille en 2020.

Un plan de mise à l'abri a été à nouveau requis par la défense qui considère que sans ça, les personnes se déplaceraient seulement ailleurs dans les mêmes conditions. Un délai de deux mois a également été demandé. L'audience a finalement été remise en délibéré au 22 août prochain.

Théo Dorangeon et Emmanuel Calafiore avec Juliette Vignaud