La mairie de Lille et quatre opérateurs signent une charte sur le déploiement de la 5G

Une antenne 5G - FABRICE COFFRINI / AFP
La mairie de Lille et quatre opérateurs de téléphonie ont signé jeudi une charte sur le déploiement de la 5G, ouvrant la voie à son lancement le 15 juillet, dans l'un des derniers bastions qui s'opposaient jusqu'ici à sa mise en service.
"Nous avons retrouvé une relation de confiance avec les opérateurs", grâce à "des engagements forts (...), inscrits dans une déclaration commune" d'Orange, SFR (propriété d’Altice, maison-mère de BFMTV), Free et Bouygues Telecom, avec des "engagements complémentaires" des deux premiers, s'est réjouie la maire Martine Aubry lors d'une conférence de presse conjointe.
Pas de risques nouveaux
Inquiète des possibles conséquences sanitaires et environnementales de la 5G, la mairie avait voté en octobre un moratoire jusqu'à la publication d'un rapport de l'Anses.
Ce rapport a conclu en avril que la 5G ne présentait "pas de risques nouveaux" pour la santé, au vu des données actuellement disponibles, recommandant toutefois de poursuivre les études et indiquant ne pas disposer de données suffisantes pour "conclure" sur d'éventuels effets sanitaires des fréquences 26 GHz.
"Nous sommes, avec Paris, les seules villes à avoir négocié avec les opérateurs pour avoir les conditions que nous souhaitions", s'est félicité Martine Aubry, saluant des avancées "conséquentes".
Les opérateurs s'engagent notamment à ne pas dépasser un seuil d'exposition aux ondes de 6 volts par mètre et en cas de problème à "réduire le niveau" émis "sous réserve de faisabilité", selon cette charte. Le seuil fixé par la loi "est de 61 volts" pour les fréquences 5G, a relevé Martine Aubry.
Recul de la mairie?
Par ailleurs, les opérateurs devront "informer annuellement la ville" des taux de recyclage des téléphones ou "mettre en avant des offres commerciales" permettant de leur donner une deuxième vie.
Martine Aubry a toutefois regretté l'absence de la fédération française des télécoms (FFT), qui a diffusé selon elle "de fausses informations" dans la presse. Dans un article des Échos, une "source du secteur" assurait jeudi matin que la mairie avait "reculé sur tout", citant notamment l'obligation de fournir une "information spécifique supplémentaire" aux riverains, le "cofinancement de sondes" mesurant le niveau d'ondes, ou encore l'absence d'objectifs chiffrés en matière de collecte et recyclage.
Concernant les capteurs, "ce sont déjà les opérateurs qui les financent, par le biais de l'Agence nationale des fréquences", a répliqué Martine Aubry. Si les riverains doivent être informés, "les opérateurs s'engagent à nous donner l'ensemble des éléments et pourront participer à des réunions" organisées par la mairie, a-t-elle ajouté.