"J'aurais préféré que ça soit moi": l'émotion après la mort d'un homme foudroyé sur un terrain de foot à Courrières

Jordan, un joueur de foot de 31 ans est mort jeudi soir après avoir été frappé par la foudre sur un terrain. Quelques heures plus tard, de nombreux proches se sont rassemblés, notamment son père, pour exprimer leur peine.

Le choc au stade Gabriel-Péri. Après la mort d'un homme à Courrières (Pas-de-Calais), frappé par la foudre en plein entraînement de football ce jeudi 23 mai au soir, des dizaines de personnes se sont rassemblées dans les locaux du club local.

Sur les grilles, plusieurs bougies ont été allumées en la mémoire de Jordan, 31 ans, footballeur amateur et entraîneur à l'AS Courrières. "Je suis choquée. Je n'en reviens pas", confie une femme au micro de BFMTV, avant de tomber en sanglots.

"L'éclair est monté de ses pieds jusqu'à sa tête"

Jeudi soir, la foudre s'est abattue peu avant 20 heures sur le terrain du stade Gabriel-Péri. Jean-Pierre, entraîneur au club, a assisté à la scène.

"Le coach a dit 'les gars allez on rentre'", se souvient-il. "C'est Jordan qui a reçu la foudre. L'éclair est monté de ses pieds jusqu'à sa tête, j'ai tout vu", ajoute-t-il.

Dès lors, tous contactent les secours. "Ils m'ont dit de le mettre sur le dos. Christophe (un autre entraîneur, NDLR) a fait le massage cardiaque et les pompiers sont intervenus après", ajoute l'homme, couverture de survie autour du cou.

Mais lorsque Jean-Pierre s'approche de Jordan, il ne peut se résoudre qu'à la triste réalité. "Il n'avait pas de pouls. C'est horrible. C'est un garçon que je considère comme mon fils", précise-t-il.

Le père de la victime présent sur place

Autour du stade jeudi soir, le père de Jordan, Frédéric, est rapidement venu au chevet de son fils. "En arrivant, je me suis dit 'ça va, il est dans l'ambulance, il doit être blessé", explique-t-il à BFMTV. "Mais quand j'ai vu les yeux des gens du Samu, j'ai vite compris que c'était lui qui était décédé", ajoute le père de famille.

"31 ans, imaginez. Il va laisser mon petit garçon et ma belle-fille tout seul", déclare-t-il au micro de BFMTV. Car le joueur de foot et entraîneur de la section U13 laisse derrière lui une femme et un petit garçon. "J'aurais préféré que ce soit moi", souffle-t-il.

Il confie son grand désarroi. "Il était en bonne santé, je ne comprends pas. C'était un bon joueur et un bon entraîneur", ajoute Frédéric.

Théo, frère de la victime, évoque lui un véritable "passionné". "C'était son club, il était éducateur et il entraînait les enfants, il faisait tout. C'était une grande personne dans le club", indique-t-il. Comme son oncle, Goeffrey. "Le football, c'était toute sa vie", précise-t-il. Jordan était supporter du RC Lens. "Je vais voir avec le club (pour un hommage, NDLR)", ajoute-t-il.

Deux autres personnes, dont l'une grièvement blessée et souffrant de douleurs thoraciques, ont été transportées à l'hôpital. Dans la ville et le département, les soutiens envers la famille et les amis de Jordan se mobilisent.

Sur Facebook, alors que son ancien club lui a rendu hommage, l'un de ses anciens coéquipiers ajoute son commentaire. "Repose en paix Jordan. Je me souviendrai toujours de ton excellente patte gauche, des bisous volants mon ancien coéquipier", écrit Sofiane.

Pauline Delevoye et Guillaume Barki avec Martin Regley