Hauts-de-France: les agriculteurs inquiets pour les récoltes de blé en raison des excès de pluie

Chaque année réserve son lot de surprises aux agriculteurs des Hauts-de-France. Cet été, ce n'est pas la sécheresse qui menace leurs cultures, mais l'excès de pluie de ces derniers mois. Résultat: les moissons n'ont toujours pas commencé, et les projections sur le rendement sont déjà inquiétantes. Simon, exploitant de blé à Sainte-Marie-Cappel (Nord) voit son exploitation fragilisée, en raison de l’absence d’ensoleillement.
"On regarde sa qualité, il ne sera pas destiné à faire de la farine pour la consommation humaine, il sera destiné aux animaux, volailles, porcs et bovins", explique-t-il, en regardant des épis où "il n'y a rien dedans".
Selon ce dernier, la plante a été attaquée et affaiblie pendant qu'elle était en train de mûrir. Cette baisse de qualité devrait entraîner une perte de 20 à 25 euros par tonne vendue.
"20% de revenus en moins par hectare de blé"
À 50 kilomètres de là, à Herlies, le constat est le même. Christian Duquesne, membre du conseil d’administration de la FDSEA du Nord, a commencé sa moisson ce lundi 22 juillet, mais il constate aussi une baisse de qualité de son blé en raison du dérèglement climatique. Ces aléas entraînent un manque à gagner pour tous les agriculteurs de la région.
"Tous les agriculteurs ont en général un peu de céréales pour assurer une rotation sur leurs exploitations, donc tout le monde va être touché à des degrés plus ou moins importants, selon si un agriculteur est plus céréalier ou s'il met d'autres cultures, des cultures maraîchères ou des cultures industrielles", explique-t-il.
"Ça sera au minimum 20% de revenus en moins par hectare de blé", estime-t-il.
D’autres récoltes, comme celle du maïs ou du colza, risquent d'être affectées par les conditions météorologiques, notamment dans les Hauts-de-France.
La France vient de connaître selon Météo-France son printemps météorologique (mars-avril-mai) "le plus pluvieux depuis 2008", "avec une anomalie de +45%" de précipitations par rapport aux normales 1991-2020.
La région Hauts-de-France enregistre 41% de précipitations en plus par rapport aux normales