"Elle faisait son marché": les agriculteurs nordistes dénoncent des vols de légumes de plus en plus fréquents

Pour essayer d'endiguer le phénomène, un syndicat d'agriculteurs a décidé de prendre des mesures. Les producteurs ont également mis en place un partenariat avec la gendarmerie.

Des potimarrons, des pommes de terre... Ces derniers temps, ce sont des kilos et des kilos de légumes qui disparaissent des champs. Les agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais constatent des vols de plus en plus fréquents, et surtout à même le champ.

"Les gens se servaient dans mon champ", raconte Guillaume Delannoye, agriculteur à Hazebrouck, au micro de BFM Grand Lille. "C'est une propriété privée. Une fois, une dame aussi, en plein après-midi, en train de remplir un sac. Elle faisait son marché. À chaque fois, des bonnes excuses: 'excusez-moi, je pensais que le champ était abandonné'."

10% de la production pillée

Et les vols ne s'arrêtent pas seulement à quelques légumes. Dans le Pas-de-Calais, deux personnes ont été interpellées ces dernières semaines pour les vols de 130 kg de pommes de terre et 26 kg d'oignons. Ils ont par la suite reconnu avoir dérobé au total pour plus d'une tonne et demi de ces aliments.

Selon la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Nord, 10% de la production totale de légumes du département aurait été pillée. Des vols contre lesquels le syndicat des Jeunes agriculteurs des Flandres se mobilise aujourd'hui.

"Ce qu'on fait, c'est qu'on a mis des panneaux en bord de routes fortement passantes, pour montrer que oui, le vol existe, et pour essayer de dissuader des éventuels voleurs", explique Romain Verriele, président des Jeunes agriculteurs des Flandres. "Ensuite, ce qu'on essaie de mettre en place, c'est de mettre des caméras de chasse."

Et pour cause, les vols ne se font pas seulement sur les cultures poussant dans les champs. "Beaucoup d'agriculteurs nous appellent pour dire qu'il y a eu du gazole volé dans les exploitations, qu'il y a eu des légumes volés sur les parcelles", indique Christian Decherf, responsable FDSEA du Nord.

Il craint par ailleurs que, sans solution, les agriculteurs ne finissent par "faire la loi eux-mêmes". Avant d'en arriver là, les producteurs nordistes ont toutefois mis en place un partenariat avec la gendarmerie, afin de prévenir d'éventuels nouveaux vols.

Aurélie Chialvo avec Laurène Rocheteau