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Effondrements rue Pierre-Mauroy: deux ans après, la mairie de Lille fait le bilan

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Deux ans après l'effondrement de deux immeubles rue Pierre Mauroy, à Lille, la ville a fait le point, ce jeudi, sur la situation. 2,3 millions d'euros ont été engagés pour les travaux et deux autres immeubles voisins, fragilisés par l'effondrement, seront prochainement rénovés.

Triste anniversaire. Le 12 novembre 2022, les immeubles du 42 et 44 rue Pierre-Mauroy, à Lille, se sont effondrés. Le drame avait causé la mort d'un médecin calaisien. Dans la foulée, une enquête judicaire pour homicide involontaire avait été ouverte par le parquet de Lille. Presque deux ans après, la ville de Lille a fait un point sur la situation lors d'une conférence de presse, organisée ce jeudi 7 novembre.

2,3 millions d'euros de travaux

"L'expert a rendu, il y a quelques semaines, son rapport à la justice", a indiqué Martine Aubry, maire de Lille. Des conclusions qui ont pris un certain retard. "Au départ, elles devaient être rendues sous six mois. Mais l'expert a demandé plusieurs fois des reports. Il s'avère que c'était très compliqué", a-t-elle assuré, à La Voix du Nord.

Pour autant, l'élue n'a pas donné plus de précisions. "Ce n'est pas à moi de faire part du contenu de son rapport que nous avons eu en tant que parties civiles. Je pense que la justice clora très rapidement cette première période et pourra dire s'il y a ou pas des poursuites qui sont engagées", a-t-elle expliqué. Ce document est désormais entre les mains de Carole Etienne, procureure de Lille.

Tous les travaux de l'effondrement ont été financés par la ville, pour un montant de 2,3 millions d'euros. Cette enveloppe correspond à l'enlèvement des gravats, les étaiements, la déconstruction et la mise en sécurité des bâtiments voisins. La commune espère se faire rembourser par les assurances lors de la mise au jour des responsabilités.

Deux immeubles fragilisés, bientôt réhabilités

Autre problématique: les immeubles du 30 et 32 rue Saint-Nicolas, qui appartiennent à la fondation Brigitte Bardot, ont été fragilisés à cause de l'effondrement. "Ce sont des immeubles en situation dramatique. Quand on voyait les boutiques au rez-de-chaussée, on ne s'en rendait pas compte (...) Il fallait absolument déconstruire ces deux bâtiments au fond", a déclaré Martine Aubry au quotidien du nord.

Retardés à cause de la découverte d'amiante, les travaux de démolition ont débuté le 22 octobre et devraient se terminer mi-décembre prochain. L'opération a été financée par les copropriétaires à hauteur de 180.000 euros.

Un promoteur immobilier envisage d'acheter ces deux parcelles, en plus du numéro 34 pour construire de nouveaux immeubles avec un commerce et cinq logements au total. "Nous sommes en train de travailler le projet pour voir s'il tient la route avant que cette personne achète et remette en état, ce qui serait vraiment très, très bien pour la rue Saint-Nicolas", a affirmé la maire de Lille.

Quant à l'immeuble du numéro 34, un arrêté de sécurité ordinaire a été pris par la ville le 11 avril dernier et préconise "soit la démolition, soit la réhabilitation".

400 signalements depuis 2022

Toutes les caves, localisées sous la rue et qui faisaient l'objet de risques d'effondrement, ont été comblées par la Métropole Européenne de Lille (Mel) en février et mars 2024. La rue a été rouverte le 27 mai 2024, après des tests de compression.

Depuis les effondrements, la ville a reçu de nombreux signalements sur des désordres bâimentaires. 140 signalements ont été relevés avant le drame contre 400, rien que sur l'année 2022.

Emma Forton