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Ce que l'on sait sur les affrontements autour du camp de migrants de Loon-Plage

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Un mort et trois blessés ont été recensés depuis dimanche dernier dans ce camp de migrants situé près de Dunkerque. Des enquêtes sont en cours par la police judiciaire et la police aux frontières.

Le camp de migrants de Loon-Plage, près de Dunkerque, et ses alentours sont le théâtre de nombreux affrontements depuis dimanche. Ces derniers ont conduit au démantèlement de ce camp ce mercredi matin par les forces de l'ordre.

· Un mort et plusieurs blessés

Dimanche, deux migrants ont été blessés, dont un grièvement, dans des "échanges de coups de feu" sur le camp de Loon-Plage. Mais selon des membres de l'association Utopia 56, ces échanges de tirs auraient débuté quelques jours plus tôt, "au moins" depuis jeudi dernier dans le campement. Ils auraient été à l'origine de l'hospitalisation d'"au moins trois personnes" ces derniers jours.

Lundi soir, un nouveau cap a été franchi. Un homme d'une trentaine d'années a été tué par balle à proximité de ce camp. Une autre personne a été blessée par balle à la cuisse dans le même secteur.

· Des munitions d'armes de guerre

Des bénévoles qui y distribuaient des repas chauds, ont affirmé dimanche avoir entendu des rafales évoquant des Kalachnikov. Le procureur de Dunkerque, Sébastien Piève, a confirmé mardi à l'AFP que "des munitions percutées d'armes de guerre" ont été retrouvées. "La particularité des faits de dimanche et lundi, c'est la gravité des blessures", a-t-il noté.

Pour le moment, aucun lien n'a été "judiciairement établi" entre ces deux affaires, a indiqué le procureur de la Dunkerque Sébastien Piève à l'AFP. Des enquêtes sont en cours par la police judiciaire et la police aux frontières.

· Un possible règlement de comptes

La piste de règlements de comptes entre passeurs dans ce campement constitue "une hypothèse, mais pas facile à établir", selon le procureur de Dunkerque, Sébastien Piève, Mais "il est certain qu'il y a un arrière-plan de trafic d'êtres humains".

Les blessés, qui n'ont pas encore pu être auditionnés, se disent d'origine kurde, a-t-il précisé mercredi.

Au micro de BFM Grand Lille, Claire Millot, de l'association Salam, met en avant les tensions entre migrants et passeurs de différentes nationalités. Dans cette zone, les exilés sont d'habitude majoritairement kurdes, mais "on remarque maintenant qu'il y a beaucoup plus de nationalités présentes", notamment des pays africains, a-t-elle expliqué à l'AFP.

"C'est peut-être pour cela qu'il y a des règlements de comptes, parce qu'il y a des passeurs de différentes nationalités", a-t-elle avancé.

· Le camp démantelé

Après ces affrontements, une opération d'évacuation du camp de migrants à Loon-Plage a été lancée par la police ce mercredi matin. Situé sur un vaste terrain boisé, limitrophe de la commune de Grande-Synthe, le site est proche d'un canal constituant sur le littoral un important point de départ des traversées migratoires vers l'Angleterre.

La préfecture y dénombrait quelque 500 migrants la semaine dernière, en attente d'un passage vers l'Angleterre.

Selon Claire Millot, la plupart des associations d'aide aux migrants avaient cessé leurs interventions sur le site par "peur". Elle précise qu'environ 200 résidents avaient déjà quitté les lieux depuis dimanche.

Shéhérazade Ben Essaid