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"Ça nous coûte très très cher": Les agriculteurs des Hauts-de-France inquiets de la sécheresse

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La région connaît d'importants déficits en pluie depuis le début de l'année obligeant les agriculteurs à arroser leurs cultures plus que d'habitude.

La sécheresse frappe aussi le Nord de la France. Si le début de l'année 2022 a été particulièrement sec dans le sud-est du pays, les Hauts-de-France n'ont pas non plus été épargnés.

Une irrigation qui coûte cher

Ces derniers mois ont été marqués par un important déficit de pluie, notamment dans la métropole de Lille. Selon la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL), seulement 19,8 mm de pluie sont tombés en avril soit 61% de moins que la moyenne. Ce déficit a même été de -85% au mois de mars avec seulement 8,6mm de précipitations.

Résultat, les sols des exploitations agricoles sont très secs dans la région. À Guemps, dans le Pas-de-Calais, faute de pluie, les agriculteurs sont obligés d'arroser davantage qu'à l'accoutumée. L'un d'entre eux, Arnaud Tettart, a dû irriguer ses terres afin de ne pas perdre ses cultures, malgré le coût important de l'opération.

"On est en train d'irriguer pour empêcher qu'ils pourrissent en dessous de la terre. Ça nous coûte quand même très très cher. Moi ça me coûte environ 1000 euros par jour l'irrigation avec l'augmentation du prix du gasoil (...) On essaie d'éviter mais si on veut récolter pour essayer de gagner quelque chose, on n'a pas le choix", soupire-il au micro de BFM Lille.

Stocker l'eau de pluie

Certains exploitants appellent donc à une intervention de l'Etat ou de la région afin d'aider les agriculteurs à faire face à cet épisode de sécheresse. Les agriculteurs réfléchissent également à des solutions afin de moins subir les conséquences du manque de pluie.

"Stocker l'eau qui tombe l'hiver dans des bassins ou dans des cuves de rétention par exemple. Stocker l'eau de pluie, ça serait vraiment un gros point pour nous", propose auprès de BFM Lille, Jérémy Allard, responsable des jeunes agriculteurs du canton de Quesnoys-sur-Deule-Weppes et exploitant à Bondues.

Cette solution a déjà été mise en place dans les Alpes-Maritimes où quatre bassins de rétention ont récemment été construits sur la commune de La Penne.

Les agriculteurs veulent avant tout éviter de se voir imposer des restrictions d'eau qui les empêcheraient d'irriguer leurs terres. Plusieurs départements comme l'Ain ont déjà imposé ces dernières semaines de telles restrictions en raison de la sécheresse.

Maude Petit-Jové, Xavier Silly et Gauthier Hartmann