Attaques au couteau à Arras: l'assaillant avait déjà fait de la garde à vue

Des policiers en position près du lycée Gambetta où un enseignant est mort poignardé lors d'un attentat islamiste, le 13 octobre 2023 à Arras, dans le Pas-de-Calais - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP
L’enquête avance après l’attaque mortelle au couteau au collège-lycée Gambetta d’Arras ce vendredi 13 octobre et le profil de l'assaillant se précise. Selon les informations de BFMTV, cet homme de 20 ans, de nationalité russe, avait ces derniers mois déjà été placé en garde à vue.
Il n'était alors pas question de terrorisme mais de soupçons de "violences conjugales". A l'époque des faits, en février 2023, le préfet du Pas-de-Calais avait étudié l'idée de le renvoyer dans son pays d'origine, mais avait renoncé à ce projet, étant empêché par la loi de pouvoir expulser un individu arrivé sur le sol national avant ses 13 ans.
Précédemment, en 2020, l'assaillant avait par ailleurs déjà été impliqué dans un incident au sein du lycée Gambetta. La nature de cet incident n'est pour l'instant pas connue.
Depuis l'attaque dans laquelle un enseignant a été tué, les enquêteurs tentent de déterminer l’enchaînement des faits qui ont conduit l’assaillant à passer à l’acte.
Analyse des messageries cryptées
Les enquêteurs s’interrogent sur les raisons qui ont conduit l’assaillant à pousser à l’acte. Le jeune homme de 20 ans, fiché S pour radicalisation, était dans le viseur des services de renseignement depuis le début de l’été, a appris BFMTV d’une source proche de l’enquête, confirmant Le Parisien.
La veille de son passage à l’acte, les services de renseignement ont décidé de contrôler l’assaillant, ce dernier étant en discussion avec deux ressortissants Biélorusses.
Un contact jugé suspect et qui a conduit à son contrôle. Les policiers n’ont cependant trouvé aucune arme et aucun signe de passage à l’acte à ce moment-là. L’homme a donc pu repartir librement.
Les enquêteurs ont cependant profité du contrôle pour infiltrer le téléphone portable et les messageries cryptées du suspect. Ces messageries, régulièrement utilisées par l’assaillant, commencent à parler.
En contact récent avec son grand frère
D’après les informations de BFMTV, l’assaillant a été très récemment en contact avec son grand frère, incarcéré à la prison de la Santé pour des faits d’apologie du terrorisme et non-dénonciation de crime terroriste. D’après une source proche de l’enquête, les deux frères auraient échangé au sujet de l’attaque du Hamas.
L’enquête devra déterminer s’il existe un lien entre l’attaque au couteau dans ce lycée d’Arras et la situation entre Israël et le Hamas. Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur TF1 qu’il pourrait "sans doute" y avoir un lien avec la situation au Proche-Orient.
"D’après nos renseignements, il y a un lien malheureusement entre ce qu’il s’est passé sans doute dans le Proche-Orient et le passage à l’acte", a déclaré le ministre de l’Intérieur.
En tout, dix personnes sont en garde à vue ce samedi. Parmi elles l'assaillant, ses deux frères, sa mère, sa soeur, son oncle, ainsi que deux Biélorusses.