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Retraites: les femmes "principales bénéficiaires" de la réforme, assure Marlène Schiappa

Marlène Schiappa lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 9 juillet 2019

Marlène Schiappa lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 9 juillet 2019 - Martin BUREAU / AFP

Dans une lettre adressée à la Présidente du Haut-Conseil à l'Égalité, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes a défendu le projet de réforme des retraites dont les femmes seront selon elle "les principales bénéficiaires".

Le rapport avait eu l’effet d’une bombe. Fin novembre, l’Institut de la protection sociale (IPS) assurait, chiffres à l’appui, que la réforme des retraites prévue par le gouvernement allait fortement pénaliser la majorité des mères de famille.

Il expliquait par exemple qu’une femme gagnant 15.000 euros par an et ayant validé 152 trimestres perdrait 750 euros par an sur sa pension après un enfant et jusqu’à 1633 euros après deux enfants. La perte serait encore plus lourde pour les femmes gagnant 40.000 euros par an. Une analyse qui met à mal l’un des principaux arguments de l’exécutif dont le projet était justement de créer un nouveau système de retraite "plus juste" envers les femmes.

Dans un courrier daté du 3 décembre et adressé à la Présidente du Haut-Conseil à l’Égalité, Marlène Schiappa dément les affirmations de l’Institut de la protection sociale et assure que "le système actuel de retraites est l’un des plus défavorables d’Europe pour les femmes". "L’écart entre les femmes et les hommes est d’environ 42%, tout simplement l’un des pires. Non seulement le système ne corrige pas les inégalités femmes hommes, mais il les aggrave", ajoute-t-elle.

Les femmes "principales bénéficiaires" selon Schiappa

Par ailleurs, le système actuel de retraites est "défavorable aux carrières dites hachées, et donc particulièrement aux mères de familles", poursuit la secrétaire d’État chargée de l’Égalité hommes femmes. Compte tenu de l’augmentation du nombre de femmes travaillant sous différents statuts tout au long de leurs vies, il est selon elle "impossible" aujourd’hui "de dire avec précision ce que nous pourrons toucher à la retraite".

"C’est pourquoi le Gouvernement présentera dans les prochaines semaines un projet de réforme du système des retraites, dont les principales bénéficiaires seront les femmes", promet Marlène Schiappa, mettant en avant des "règles de calcul" qui "s’améliorent", des "points de solidarité attribués systématiquement pour les congés maternité", une "augmentation de la retraite de 5%" qui sera "attribuée par défaut à la mère dès le 1er enfant et pour chaque enfant".

Enfin, "aucune femme avec une carrière pleine ne touchera désormais moins de 1000 euros par mois", affirme-t-elle, rappelant la nécessité de permettre "aux femmes de vivre dignement à tous les âges de la vie".

Peu après la publication de l’Institut de la protection sociale, le Haut-Commissaire en charge des retraites Jean-Paul Delevoye était lui-même monté au front pour défendre sa réforme. "La démonstration de l’IPS est un argumentaire partiel et volontairement à charge. […] En retenant le cas d’une femme née en 1963 et partant à la retraite à 62 ans au 1er janvier 2025, on ne tient pas compte de la variété des âges de départ à la retraite", avait-il indiqué.

Paul Louis