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Retraites, chômage, locations interdites... Tout ce qui change au 1er janvier 2025

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Malgré la censure du gouvernement et l'absence de Budget pour 2025, de nombreuses nouvelles dispositions doivent entrer en application à partir du 1er janvier de cette année.

Une France sans Budget mais pas une France sans changement. Ce 1er janvier 2025 aura aussi son lot d'augmentations, de nouvelles règles et normes qui vont entrer en application.

• Les pensions de retraite revalorisées de 2,2%

Avec la motion de censure du gouvernement, le Budget de la Sécu 2025 est tombé et avec lui les augmentations limitées initialement prévues.

Ce Budget n’ayant pas été adopté, la règle classique de revalorisation des retraites inscrite dans le code de la Sécurité sociale s'applique. Les pensions de base des retraites augmenteront de 2,2% au 1er janvier 2025, à hauteur de l’inflation.

La règle prévoit une indexation des pensions de retraite de base sur l’inflation constatée par l’Insee, à savoir "la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l'Insee l'avant-dernier mois qui précède la date de revalorisation des prestations concernées".

• MaPrimeRénov' devient plutôt moins avantageuse

Les professionnels craignaient un retour aux conditions restrictives du début 2024. Finalement, les "mono-gestes" comme l'installation d'une nouvelle chaudière ou le changement des fenêtres, continueront à être subventionnés en 2025.

Pour autant, l'enveloppe consacrée à la rénovation énergétique des bâtiments a été réduite et les aides s'en ressentiront. À partir du 1er janvier 2025, dans le cadre de MaPrimeRénov’ Parcours par geste, les avances de fonds fournies aux ménages "très modestes" passent de 70% à 50 % du montant prévisionnel de l'aide.

Pour les ménages aux ressources supérieures, les taux sont aussi revus à la baisse:

  • de 30% à 10% du montant des travaux éligibles, pour les projets permettant un gain de 2 classes au DPE ;
  • de 35% à 15% du montant des travaux éligibles, pour les projets permettant un gain de 3 classes au DPE ;
  • de 35% à 20% du montant des travaux éligibles, pour les projets permettant un gain de 4 classes ou plus au DPE.

Concernant les travaux d'ampleur en revanche, les taux sont augmentés à compter du 1er janvier 2025, pour atteindre:

  • 80%, si vous faites partie d’un foyer aux revenus intermédiaires (il restera donc à votre charge 20% du montant de vos travaux) - actuellement, le taux d'écrêtement est de 60%.
  • 50%, si vous faites partie d’un foyer aux revenus supérieurs (il restera donc à votre charge 50% du montant de vos travaux) - actuellement, le taux d'écrêtement est de 40%.

• De nouvelles règles pour l'assurance-chômage

Fruits d'un accord entre le patronat et les syndicats de salariés, les nouvelles règles de l'assurance-chômage ont été définitivement validées par François Bayrou pour une application dès le 1er janvier. Du moins en partie.

L'entrée en vigueur des principales mesures est en effet reportée au 1er avril "en raison de contraintes opérationnelles", a indiqué l'Unédic le 20 décembre. C'est notamment le cas de l'assouplissement des conditions de cotisations (cinq mois contre six jusqu'à présent) pour permettre aux travailleurs saisonniers de bénéficier des allocations.

De même, les bornes d'âge pour l'allongement des durées d'indemnisation seront décalées de deux ans à compter du 1er avril. Pour bénéficier d'une allocation pendant 22,5 mois il faudra alors être âgé d'au moins 55 ans (53 ans aujourd'hui), et pour espérer percevoir une allocation pendant 27 mois il faudra, au moment de son inscription à France Travail, avoir atteint son 57e anniversaire (contre 55 aujourd'hui). Les moins de 55 ans perdent donc leur statut de seniors et ne pourront plus prétendre à toucher leurs allocations au-delà de 18 mois.

Le calcul des indemnités sur la base de 30 jours par mois (contre une indemnité différente aujourd'hui selon que le mois fasse 30, 31 ou 28 jours) entrera également en vigueur au 1er avril, tandis que la baisse de la cotisation chômage patronale (4% au lieu de 4,05%), elle ne prendra elle effet qu'au 1er mai. Enfin, la réduction des indemnités des frontaliers sur laquelle s'étaient entendus les partenaires sociaux ne peut entrer en vigueur sans le vote d'une loi.

• RSA: les 15 heures d'activité obligatoires généralisées à l'ensemble des bénéficiaires

Cette mesure du candidat Macron à sa réélection en 2022 était en expérimentation dans un certain nombre de départements depuis deux ans.

A partir de ce 1er janvier, ce sont tous les allocataires du RSA en France qui devront signer un contrat d'engagement avec France Travail qui va définir les objectifs d’insertion sociale et professionnelle ainsi que la mise en oeuvre de l'activité minimale de quinze heures hebdomadaires.

A noter que tous les bénéficiaires du RSA seront de fait inscrits à France Travail à partir de ce 1er janvier 2025.

• Les "passoires thermiques" interdites à la location

La sortie des logements mal isolés se poursuit dans le parc locatif. Dès ce 1er janvier 2025, les logements classés G seront interdits à la location. Dans le parc locatif privé, près de 650.000 logements sont concernés. Selon le calendrier, les logements classés F qui sortiront du parc en 2028 et les E à partir de 2034.

Par ailleurs, les diagnostics de performance énergétique (DPE) réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 31 juillet 2021 ne seront plus valables en 2025. Il faudra donc en réaliser un nouveau en cas de mise en vente ou en location.

• De nouvelles interdictions sur les sites de type "Airbnb"

Comme pour la location longue durée, le calendrier du DPE s'applique aussi à la location saisonnière depuis le vote de la loi dite "Airbnb". À partir du 1er janvier 2025, il sera ainsi interdit proposer un nouveau logement classé G sur les plateformes de location de courte durée. En 2028, ce sera au tour des passoires thermiques classées F d'être interdites.

Un délai de 10 ans est en revanche laissé pour ceux qui louent déjà des meublés touristiques. À noter que les résidences principales ne sont pas concernées par le calendrier.

• Les véhicules polluants (théoriquement) interdits à Paris et à Lyon, Grenoble et Montpellier

Vous avez un véhicule diesel immatriculé avant 2011 ou une essence antérieure à 2006 (véhicules dit Crit'Air 3)? Vos trajets dans le Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris seront limités en 2025.

A compter du 1er janvier, ces véhicules les plus polluants n'auront le droit de circuler librement que 24 jours dans l'année grâce à des "pass 24 heures", en plus des week-ends, soit 139 jours au total.

420.000 automobilistes devraient être concernés. Cependant, une "phase pédagogique" et sans aucun contrôle, durera pendant un an pour ces véhicules.

Pour rappel, la ZFE comprend une large partie du Grand Paris: 77 communes sur les 131 de la métropole, à l'intérieur du périmètre formé par l'autoroute A86, du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures.

D'autres agglomérations vont mettre en place une interdiction similaire à partir du 1er janvier : Lyon, Grenoble et Montpellier.

• Le contrôle technique s'étend pour les véhicules légers

Véhicules sans permis, quads, cyclomoteurs de moins de 50cm3, scooters 2 et 3 roues, motos (catégorie L) sont soumis au contrôle technique depuis le 15 avril 2024. En cas d'oubli, les propriétaires s'exposent à une amende de 135 euros.

Si en 2024, seuls étaient concernés les véhicules immatriculés avant 2017, pour cette année qui démarre, les modèles plus récents devront y passer. Ce sera en effet au tour des premières immatriculations réalisées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019 à devoir avoir un contrôle technique à jour.

En revanche, concernant les catégories de véhicules M (les voitures classiques), il n'y pas, contrairement aux rumeurs qui circulent, de renforcement des contrôles techniques. Ainsi la désactivation de l'AdBlue sur les véhicules diesel (comme le font certains automobilistes) ne sera pas détecté lors des contrôles techniques comme le prétendent certaines fausses informations. Même si cette pratique reste illégale.

• Bonus écologique raboté et malus stable

Le gouvernement a réduit son enveloppe pour la transition écologique des véhicules. Ainsi le bonus écologique est moins avantageux. Il est d'ailleurs déjà en vigueur depuis quelques semaines. Le montant de la subvention dépend de la part fiscale de chaque foyer. Pourront toucher 4.000 euros ceux qui déclarent moins de 16.300 euros par part (déciles 1 à 5). Le bonus se limite à 3.000 euros pour ceux dont les revenus se situent entre ce seuil et 26.200 euros par part (déciles 6 à 8), et à 2.000 euros au-dessus de 26.200 euros par part (déciles 9 et 10). Pour rappel, en 2024, les particuliers pouvaient bénéficier d'une aide d'au moins 4.000 euros (sans conditions de revenus) et jusqu'à 7.000 euros de bonus écologique.

En revanche, du fait de la motion du censure du gouvernement, le malus lui ne change pas au 1er janvier contrairement à ce que prévoyait le PLF 2025. Ainsi, le malus se déclenchera donc toujours dès qu’un véhicule émet 118 grammes de CO2 par kilomètre, et non à partir de 113 grammes comme envisagé. Une différence non négligeable qui limitera par exemple le malus sur une Dacia Sandero essence (Sce 65 finition de base) à 100 euros contre 210 si le nouveau malus était appliqué.

A noter que cet abandon du PLF 2025 entraîne aussi pour le moment le report d’un éventuel malus sur les voitures d’occasion qui n’y ont jamais été soumises.

Concernant enfin la prime à la conversion, dite "à la casse", elle n'est déjà plus en vigueur depuis le 2 décembre dernier.

• Courriers et colis plus chers de 6,8%

À partir du 1er janvier 2025, les prix des courriers et des colis augmenteront globalement de 6,8% en moyenne. Ces ajustements tarifaires ont été annoncés par La Poste dans un communiqué du 24 juillet 2024. Ils sont destinés à couvrir les pertes liées à la baisse du volume du courrier et à l’inflation.

Pour les lettres vertes, le tarif du timbre passe ainsi de 1,29 à 1,39 euros. Pour les lettres recommandées (20 g) de 5,36 euros à 5,74 euros.

Les tarifs des Colissimo envoyés par les particuliers augmenteront en moyenne de 5,2%, toutes destinations confondues (France et international).

• Trains, métro, tram et bus en Ile-de-France: un seul prix pour les tickets et passe Navigo plus cher

Ce 1er janvier 2025, Île-de-France Mobilités met en place un ticket unique à 2,50 euros sur l'ensemble du réseau ferré francilien. Ce ticket permettra de voyager au même prix qu'importe la destination et la distance via tous les moyens de transports sur rails, soit les métros, les RER et les Transilien, quelle que soit la distance.

Ce changement induit une hausse du prix du ticket de métro qui passe ainsi de 2,15 euros à 2,50 euros, soit une augmentation de 35 centimes. En revanche, les trajets en surface (bus et tramways) coûteront eux 2 euros, peu importe le lieu et la distance parcourue.

Le passe Navigo, qui permet de se déplacer partout en région parisienne, va passer lui à 88,80 euros par mois, au lieu de 86,40 euros cette année, soit une hausse de 2,8%.

Enfin, un passe Navigo jour à 12 euros sera introduit, tandis que le Pass Liberté+ verra son tarif augmenter à 1,99 euro par trajet pour les métros et trains (1,73 euro aujourd'hui).

• Des bornes de recharge dans presque tous les parkings

Les obligations concernant les bornes pour recharger les voitures électriques se sont multipliées ces dernières années. A compter de ce 1er janvier il y a une obligation supplémentaire. Tous les parkings (nouveaux ou déjà existants) de 20 places ou plus auront l'obligation d'en proposer au moins une (1 borne pour 20 places).

• Le partage des bénéfices étendu aux PME

La loi avait été votée fin 2023. Elle entre désormais en application en 2025. Le partage de la valeur est étendue aux petites entreprises. Les PME de 11 à 49 salariés, rentables sur trois années consécutives, devront mettre en place des mécanismes d'intéressement ou de participation.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco